Alors que le pouvoir médiatique s’évertue à déclarer mort le mouvement des gilets jaunes, les voilà dans les rues de France pour ce week-end du 13 et 14 juillet 2019.
La hiérarchie pyramidale remise en cause
Depuis le 17 novembre 2018 des milliers de français ont créé le mouvement des gilets jaunes. Surprenant les dirigeants politiques, intermédiaires et médiatiques, ils inspirent depuis cet acte 1, curiosité, crainte, espoir et une bonne part d’incompréhension.
Observant cet épisode de l’histoire de France, ce matin de l’acte 35, en parlant des gilets jaunes, je les qualifie volontiers de mouvement rhizomique.
La théorie du Rhizome — développée par Gilles Deleuze et Félix Guattari — est l’un des éléments de la « French Theory ». Il s’agit d’une structure évoluant en permanence, dans toutes les directions horizontales, et dénuée de niveaux. Elle vise notamment à s’opposer à la hiérarchie en pyramide (ou « arborescence »).
Dés la fin du premier acte des gilets jaunes, chacun a poussé pour que ce mouvement s’organise, croyant assister à un phénomène social dont la France a le secret. Mais force est de constater que personne n’a réussi à ce jour à organiser les gilets jaunes, même si pour l’instant l’extrême gauche essaie d’indiquer le cap, comme l’a prouvé la troisième assemblée des assemblées qui s’est tenue fin juin 2019 à Montceau-les-Mines avec le débat sur la fin du capitalisme.
Les quelques leaders issus des réseaux sociaux comme Ludosky, Drouet, Nicolle, Rodriguez, Boulo… ont rapidement intégré que leur pouvoir de mobilisation des gilets jaunes avait ses limites. Si au commencement le mouvement revendiquait la baisse d’une fiscalité confiscatoire conduisant le bas de la classe moyenne dans la fosse à pauvreté, rapidement des profondeurs de ce mouvement, une petite voix réclamait la remise en question de la hiérarchie pyramidale.
Le hold-up politique de Macron et sa clique qui ont bénéficié d’un vote pour empêcher le Front National d’accéder au pouvoir et non d’un accord sur le programme de LREM, a créé un malentendu dont la France peine à se remettre.
L’ignorance du nouveau président français du vécu quotidien de nos concitoyens en dehors des grandes agglomérations et l’autoritarisme imposé, via les forces de l’ordre, pour « soumettre » le mouvement des gilets jaunes, ont porté atteinte à la hiérarchie pyramidale issue des élections politiques. Plus grave encore, ont fragilisé gravement l’autorité des forces de l’ordre, dernier rempart de la République, mettant en péril notre vivre ensemble dans les mois à venir.
Alors que le pouvoir médiatique s’évertue à déclarer mort le mouvement des gilets jaunes, les voilà dans les rues de France pour ce week-end du 13 et 14 juillet 2019. Souhaitons que tout se passe bien car autrement nous pourrions vivre un été inattendu.