Le Qatar a renoncé pour l’instant à s’équiper de missiles russes S-400 mais son allié la Turquie vient d’en recevoir une première livraison malgré les mises en garde de Donald Trump. Les turcs ont-ils été financés par les qataris pour cet achat ?
Erdogan ne fait pas confiance aux américains
Le président turc Erdogan veut diversifier sa défense antiaérienne et avait signé en septembre 2017 un contrat avec la Russie de 2,5 milliards pour des missiles S-400, incompatibles avec le système de défense de l’OTAN.
Le S-400 est un système de missiles sol-air de grande et moyenne portée destiné à abattre tout type de cible aérienne : avions, drones et missiles de croisière hypersoniques. Le S-400 serait notamment bien plus moderne que le MIM-104 Patriot américain pour un coût inférieur.
La Turquie rejoint le club très fermé des possesseurs de missiles S-400 dont font partie la Russie, la Chine et l’Algérie.
Le Qatar a renoncé pour l’instant à s’équiper de S-400 menacé à la fois par les saoudiens et par Trump. Au moment où l’émir Tamim revient de Washington où il a rencontré le président américain, cette annonce faite par la Turquie tombe mal, car certains sénateurs américains ne manqueront pas de se poser la question concernant l’aide financière du Qatar à la Turquie et si une partie de cet argent ne sert pas au paiement des S-400.
Notons aussi que l’’entreprise russe Almaz-Anteï, va commercialiser prochainement la version améliorée du S-400, le S-500 Prometeï. Le nouveau système pourrait intercepter simultanément jusqu’à 10 missiles balistiques allant à la vitesse de cinq kilomètres par seconde à une altitude de plus de 185 kilomètres, alors que sa portée pourrait atteindre 600 kilomètres. Ainsi, le S-500 pourra intercepter des ogives provenant de l’espace. Le système vise d’ailleurs à détruire des missiles de croisière hypersoniques ou autres se déplaçant à la vitesse de Mach 5
La Chine qui est déjà possesseur du S-400 est sur les rangs pour le S-500 Prometeï, nul doute que la Turquie et l’Algérie en feront de même. Les américains travaillent sur le système Terminal High Altitude Area Defense qui a en charge de concurrencer le S-500 car celui-ci serait si performant que même les chasseurs F-22, F-35 ne passeront pas à travers cette protection.