L’OIT peut- elle encore se prévaloir de défendre la justice sociale au niveau international depuis qu’elle collabore avec le Qatar ?
Une année de coopération pour peu de résultats concrets.
En octobre-novembre 2017, le Conseil d’administration du BIT décidait d’appuyer le programme de coopération technique convenu entre le gouvernement du Qatar et le BIT et ses modalités de mise en œuvre.
Ce programme illustrait la volonté commune du gouvernement et du BIT de coopérer pour garantir le respect des conventions internationales du travail ratifiées par le Qatar et la réalisation progressive des principes et droits fondamentaux au travail dans l’Etat du Qatar au cours de la période 2018-2020.
Le Bureau International du Travail a tenu sa 334e session, à Genève, du 25 octobre au 8 novembre 2018, une des questions portait sur le suivi du « Programme de coopération technique » entre le Qatar et le BIT.
En attendant la publication du document en réponse à cette question, nous constatons sur le terrain que si de nombreux textes ont été adoptés, la vie et conditions de travail des expatriés, notamment les plus défavorisés, n’ont pas évolué. Ceci nous conduit à enquêter sur la mise en place de ce « Programme de coopération technique.»
En 2019, l’Organisation internationale du Travail – la plus ancienne institution spécialisée du système des Nations Unies – célébrera son 100e anniversaire. Dans cette perspective, sept initiatives en vue du centenaire sont mises en œuvre – elles s’inscrivent dans un ensemble d’activités qui doivent permettre à l’Organisation de relever les défis qui iront de pair avec la réalisation de son mandat de justice sociale à l’avenir.
La question se pose, depuis la collaboration de l’OIT avec le Qatar et l’installation d’un bureau du BIT à Doha, si cette organisation peut encore se prévaloir de défendre la justice sociale au niveau international ?