Pourquoi le Qatar est la cible du quartet Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis et Egypte.
Pour Al Sissi le président égyptien, le Qatar est un danger réel et sérieux
L’Egypte d’Al Sissi est en première ligne dans cette crise, car en cas d’échec économique, il ne pourra pas empêcher un retour de la Confrérie pour un deuxième essai de gouvernance. Il est sous perfusion économique des saoudiens, émiratis et koweitiens. Mais combien de temps cela peut durer ?
La cible numéro un du président égyptien est le média qatarien Al Jazeera qui est pour les opposants à Al Sissi une force d’appoint considérable. Les batailles modernes pour la prise de pouvoir ne peuvent être gagnées sans un soutien médiatique.
Chacun se souvient des discours enflammés de Qaradawi, un des leaders spirituels de la Confrérie qui s’exprimait sur une des chaînes d’Al Jazeera, contre les dirigeants égyptiens ayant démis de ses fonctions le président Morsi et son gouvernement. Or, Qaradawi est un égyptien devenu qatari, résident à Doha et Al Jazeera est sous la tutelle des autorités qatariennes. Le combat que livre Al Sissi contre le Qatar ne risque pas de cesser car il en va de sa survie politique et physique.
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Si la Confrérie des Frères musulmans est dans une impasse, incapable de mettre en pratique sa vision du politique et du religieux, elle demeure toujours la plus grande puissance transversale sunnite au Moyen Orient, en Afrique du Nord et au-delà. En Suisse où ils sont établis, plusieurs savants de la Confrérie travaillent à la rénovation de leur vision du politique. Les Frères musulmans dans leur nouveau projet n’ont toujours pas sublimé un point essentiel « le droit des hommes à disposer d’eux-mêmes.» Pour que religion et politique puissent coexister, il faut avoir tranché ce débat.
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Même si le Qatar déclare qu’il ne soutien aucun mouvement religieux et/ou politique, indiquant qu’il travaille uniquement avec les états, le président égyptien sait que s’il baisse la garde son pays sera à nouveau déstabilisé. Al Sissi dont les méthodes de gestion de son pays, notamment en matière de droits de l’homme, sont souvent contestées, résume ainsi son message, « entre les 92 millions d’égyptiens et les 300 000 qataris, mon choix est fait. »
A suivre prochainement …