Le Sénateur Jean Yves Leconte a posé une question écrite au gouvernement sur les conditions de la vente du palais Clam-Gallas à Vienne en Autriche. Le media l’Express croit savoir que l’acheteur est le Qatar. Un coup de pouce à l’extrême droite autrichienne qui s’en prend à l’Autriche mais aussi à la France.
La question écrite du sénateur socialiste Jean Yves Leconte
C’est le 16 juillet 2015 que le Journal Officiel français a publié la question du sénateur socialiste Jean Yves Leconte sur les réelles motivations qui justifient la vente du palais Clam-Gallas à Vienne (Autriche). Voici comment il formue cette question. « Depuis maintenant plus d’un an, la France a annoncé sa détermination à vendre le palais Clam-Gallas de Vienne, symbole des relations culturelles et éducatives franco-autrichiennes, poumon du lycée français de cette ville, lycée qui constitue un élément majeur pour le rayonnement de la France à Vienne et en Autriche.
L’achat d’une nouvelle emprise est envisagé pour localiser l’institut français, des salles de cours et des bureaux. Pourtant, la France est déjà propriétaire à Vienne de deux sites et est locataire de quatre emprises dispersées dans la ville (consulat, deux missions permanentes, « Atout France », « Business France »), ceci dans un contexte où la rumeur de l’achat du site du palais Clam-Gallas par l’État du Qatar circule et provoque des réactions outrées de la partie autrichienne.
Cette situation conduit à se poser une série de questions. Ainsi, il se demande comment la vente du palais, annoncée « coûte que coûte », peut être conduite dans de bonnes conditions si la volonté affichée par la France est de se débarrasser du site le plus rapidement possible, sans réel objectif de valorisation. Par ailleurs, la cession du parc et du palais constituera une perte significative pour l’attractivité de notre établissement scolaire, sa sécurité et son fonctionnement. Cela conduit l’établissement à financer dès aujourd’hui plusieurs investissements qui pèsent sur l’évolution des frais de scolarité pour essayer de compenser, très partiellement, la perte annoncée du parc. Mais cette cession entraînera une réelle difficulté relative à la disparition des chemins d’évacuation des élèves en cas d’incendie, l’établissement ne disposant alors plus de la sortie vers le parc du palais Clam-Gallas, ce qui pose la question de savoir comment ce manque sécuritaire sera comblé.
Du point de vue comptable, la France s’engage dans une opération immobilière avec une vente et un achat, sans chercher au préalable à rationaliser son nombre d’emprises dans la capitale autrichienne. Le site du palais permet pourtant cette opération et il est probable que les autorités autrichiennes préfèreraient une telle évolution à la perspective de voir le joyau de la présence française cédé au Qatar. Dans de telles circonstances, il se demande si le résultat global de l’opération correspond bien à l’achat envisagé ainsi qu’au paiement de l’ensemble des loyers supportés aujourd’hui par la France à Vienne.
En termes d’animation culturelle, il s’interroge sur le bien-fondé d’envisager qu’au nom du « hors les murs », notre présence culturelle se fasse sans lieu spécifique de rencontres, et exclusivement en fonction de partenariats et d’initiatives noués localement.
Il rappelle aussi la localisation exceptionnelle de l’institut, proche de l’université, des tramways et du centre-ville, ce qui a permis de monter très rapidement des cours de français dont le bilan comptable est favorable. Il s’interroge sur la nature des assurances permettant de maintenir le même niveau d’activité à un emplacement qui, malgré ses qualités, n’offre aucune garantie d’attractivité similaire.
Enfin, il se demande si le Gouvernement mesure bien l’effet sur l’image de la France et sur la relation franco-autrichienne d’une cession du symbole de notre relation bilatérale au Qatar. Cette vente, si elle devait se confirmer, représenterait le symbole d’un pays prêt à céder l’un des outils et marqueurs de sa relation bilatérale pour seulement quelques dizaines de millions d’euros, ce qui semble sans réel rapport avec la valeur symbolique du palais Clam-Gallas et le parti qui pourrait en être réellement tiré.
En attente de réponse du Ministère des affaires étrangères et du développement international.
L’Express met les pieds dans le plat
L’information était peu connue jusqu’à ce jour, le média l’Express titrait aujourd’hui « Colère de l’Autriche quand la France vend son patrimoine au Qatar ».
Il est difficile de comprendre pourquoi ce prestigieux palais si bien placé comme l’indique le sénateur Leconte doit être vendu. Un coup de pouce à l’extrême droite autrichienne qui s’en prend à l’Autriche mais aussi à la France en jouant sur la peur de l’islam, en se servant de la mauvaise réputation du Qatar. Pour le Qatar cet ensemble immobilier est une véritable aubaine et ils n’hésiteront pas à le rénover pour en faire une place forte avancée du Qatar. Une opportunité pour exister un peu plus au niveau européen, même si pour l’instant les autrichiens ne voient pas cela d’un bon œil. A terme le Qatar est capable de mettre en valeur ce palais et s’en servir pour son image de marque.
Il est tout aussi certain que pour de nombreux français, la volonté du ministère des affaires étrangères de ce débarrasser « coute que coute » du palais Clam-Gallas est vu comme la vente d’une partie de notre patrimoine.
La vente au Qatar apportera de l’eau au moulin de ceux qui n’apprécient pas ce pays et ils sont de plus en plus nombreux grâce à des opérations de ce type.