La dette du Qatar ces 6 dernières années a progressé fortement. A court terme aucun problème de liquidités, mais à moyen terme, si elle continue et que le plan de développement s’avère inefficace par de mauvais choix, le Qatar pourrait être en difficulté. Penser que le fonds souverain puisse être la solution idéale en cas de manque de liquidité reste à démontrer.
Le paraître règne sur l’être
On peut être le pays le plus riche du monde par le revenu moyen par habitant et à terme avoir des difficultés de liquidités.
Les Qataris sont incités à consommer pour soutenir la demande interne. Le choix de ne pas élargir la citoyenneté qatarie produit un départ de capitaux depuis le Qatar vers l’étranger qui va encore croître. Les investissements concernant le secteur des hydrocarbures mobilisent beaucoup de moyens sur un marché qui se tend. La mise à jour des infrastructures avec ou sans Coupe du monde 2022 améliorent la vie à terme des qatariens mais nécessitent d’importants moyens financiers. Les choix économiques liés à la diversification comme le développement du secteur financier et celui du tourisme va endetter un peu plus le Qatar. Les dépôts des particuliers pour la première fois sont moins importants que les retraits. Du mariage au logement tout devient plus cher au Qatar.
Si à court terme aucun souci de liquidité, à moyen terme il est impératif que le plan de développement du Qatar, qui devrait aboutir à une diversification des revenus, réussisse, or la concurrence sur le secteur financier et le tourisme ne vas pas rester les bras croisés.
Penser que le fonds souverain puisse être la solution idéale en cas de manque de liquidité reste à démontrer, car posséder des actifs internationaux est une chose, vouloir les réaliser si une bourse est en chute libre peut s’avérer pas très judicieux.
La rigueur et les bons choix économiques feront du Qatar un pays solide et fiable pour les prêteurs. L’émir Tamim devant les membres de la Shura avait insisté sur l’impérative gestion du pays avec rigueur, même si les hydrocarbures venaient à remonter. Mais ses choix économiques sur des secteurs à fortes concurrence, et le non élargissement de la population fixe du Qatar ne permettent pas aujourd’hui de rassurer à l’extérieur. Or l’attractivité des capitaux et des talents sont une nécessité pour l’avenir du Qatar, nous aurons l’occasion d’en parler prochainement.
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