Personne n’est capable de dire le nombre exact de prisonniers et pour certains ils en ignorent la raison et la durée. Dans quelles conditions vivent-ils dans un pays aussi riche, une enquête internationale devrait être diligentée.
Le rapport Crépeau alertait sur certains dysfonctionnements
Voici quelques extraits établis par le Rapporteur spécial sur les droits de l’homme des migrants François Crépeau en mai 2014. Est-ce que depuis les choses ont évolué, cela est loin d’être certain.
– Le Rapporteur spécial a noté que la majorité des femmes du centre de rétention du Qatar, en particulier les travailleuses domestiques, avaient «fui» leurs employeurs coupables d’abus et souhaitaient rentrer dans leur pays d’origine. Il a ajouté que les enfants ne devaient jamais se trouver en détention et que les femmes migrantes accompagnées d’enfants devaient toujours être hébergées dans des foyers.
– Le Rapporteur a attiré l’attention sur le fait que plusieurs femmes avaient été condamnées à des peines de prison pour «adultère» car elles avaient eu un enfant sans être mariées. Ces femmes purgeaient leur peine d’emprisonnement avec leurs enfants dans des conditions constituant une violation flagrante du principe de l’intérêt supérieur de l’enfant.
– François Crépeau a particulièrement attiré l’attention sur la détention administrative à long terme, qui, dans certains cas, pouvait atteindre un an, laquelle pouvait s’appliquer aux migrants en attente d’expulsion en vertu de la loi sur le parrainage de 2009. Il a prié instamment les autorités de recourir systématiquement à des mesures non privatives de liberté plutôt qu’à la détention. Il a aussi fait observer que le centre de rétention était surpeuplé et insalubre..
Gabriela Knaul , autre rapporteur spécial de l’ONU qui a tenu au mois de janvier de cette année une conférence de presse à West Bay au Qatar, après huit jours d’enquête, indiquait que les dispositions constitutionnelles séparant l’exécutif et le judiciaire ne semblaient pas être pleinement mis en œuvre et faisait de nombreuses recommandations.
Au royaume du Qatar rien ne bouge
Il y a quelques jours le Consul de France au Qatar, René Daher est allé visiter notre ami Jean Pierre MARONGIU (JPM) l’écrivain et entrepreneur français emprisonné à tort. Comme en son temps François Crépeau, M. Daher a pu rencontrer JPM dans une salle appropriée, ce qu’il n’a pas vu c’est les conditions difficile de vie en prison. Et encore JPM ne serait pas dans la pire prison au Qatar.
Personne n’est capable de dire le nombre exact de prisonniers et pour certains ils en ignorent la raison et la durée. D’aucuns sont libérés après 40 coups de fouets, mais les prisons débordent et la promiscuité devient insupportable. Il n’est pas possible de vivre dignement à 15, 20 et plus dans une seule pièce aux dimensions inappropriées. Une enquête internationale devrait être diligentée car les prisons qataries ne sont pas dignes d’un pays aussi riche.