A vouloir classer tous les interlocuteurs potentiels comme terroristes on finit par ne plus avoir d’issue.
Une politique américaine à court terme
Le président Al Sissi vient de s’apercevoir qu’en quelques mois l’ancien président Morsi avait réussi à ramener une paix précaire qui avait permis de faire bouger les lignes. En voulant taxer les « Frères musulmans de terroristes » en y englobant le Hamas il est pour lui difficile de prétendre être « un médiateur ». Sa proposition de cessez-le feu ne pouvait aboutir en l’état, puisque elle était vide de bon sens. Mais l’effet visé était simplement de disqualifier un peu plus le Hamas. D’ailleurs celui-ci s’est empressé de dire que la négociation continuait.
Le choix délibéré d’asphyxier financièrement le Hamas en ne payant pas ses fonctionnaires, alors que le Qatar se proposait d’avancer l’argent et en fermant les tunnels qui relient la bande de Gaza à l’Egypte, source importante de revenus, sont des choix qui avaient comme objectif de diminuer l’influence du Hamas pour le pousser à négocier. L’Egypte pouvait facilement contrôler si par ses tunnels passaient des armes aujourd’hui d’autres voies plus difficiles se sont développées.
Chacun sait qu’autour du Hamas une multitude d’organisations difficiles à maîtriser existent et se développent. Plus le Hamas s’affaiblit plus ces groupuscules prospèrent. C’est la conséquence de la politique d’atomisation du Moyen Orient voulue par les américains mais qui génère tous ces groupes djihadistes qui n’ont pas fini de déstabiliser la région.
La mort inacceptable des 3 jeunes israéliens et celle du jeune palestinien aurait mérité une enquête approfondie pour savoir qui réellement avait tué les trois jeunes israéliens. Est-ce le Hamas où un de ces groupes qui est en concurrence avec lui ou d’autres organisations. L’empressement d’Israël d’en découdre a mis le feu aux poudres on est bien loin de l’application de la loi du talion quand on compare les morts et les blessés.
Passer par l’Egypte pour essayer de trouver un compris, c’est passer par l’Arabie saoudite et les américains, or aucun des deux n’a de crédibilité dans ce dossier. La seule solution est un réel compromis et les pays qui peuvent en être porteurs sont le Qatar, la France et plus discrètement l’Egypte.