Si demain vous décidez d’aller travailler au Qatar, il est essentiel de bien négocier au préalable votre logement. Les années à venir vont être catastrophiques en matière de logement pour les bas niveaux de salaires mais aussi pour les salaires intermédiaires.
Depuis 2012 les loyers sont en forte augmentation
Les autorités qataries sont en voie de perdre pied sur la problématique du logement. Le manque de coordination entre ministères occasionne dans l’immédiat des tensions dangereuses pour l’équilibre global du pays. Depuis quelques jours, les forces de polices procèdent aux expulsions de centaines de personnes qui habitent dans des logements transformés pour accueillir plus d’habitants devant la hausse constante des loyers. D’après Doha News, journal local du Qatar, « des centaines de résidents dans le centre-ville, Musheireb, ont été expulsés par les forces de police ».
Aucune solution n’a été proposée aux expulsés. On voyait sur les trottoirs des gens hagards ne sachant ou passer la nuit. Voici plusieurs mois que les autorités qataries veulent récupérer les locaux pour en faire des logements de plus haut de gamme jouant sur la sécurité, ils viennent de passer aux actes.
Une pénurie de logements aux nombreuses conséquences
Alors qu’on attend plus d’un million de travailleurs de bas niveau de qualification, dans les prochaines années, les programmes en cours en matière de camps pour les travailleurs sont nettement insuffisants. Il va manquer entre 500 000 et 800 000 possibilités d’accueil pour les bas salaires. Le même problème se pose pour les salaires intermédiaires, il manque plus de 150 000 logements et cela devrait s’aggraver dans les années à venir. La Vision 2030 sur la problématique de l’immobilier s’avère être un beau fiasco.
Bien évidemment lorsque l’offre est insuffisante les loyers explosent. Si demain vous décidez d’aller travailler au Qatar, il est essentiel de bien négocier au préalable votre logement. Il ne faut hésiter à se renseigner sur le prix réel des loyers et l’inclure dans votre négociation salariale.
Les employeurs qataris où ceux des entreprises présentes au Qatar auront du mal à retenir les travailleurs en raison des «difficultés» auxquels ils sont confrontés pour obtenir un logement favorisant le regroupement familial. Celui-ci n’est pas seulement une notion de droit, il est aussi un moyen essentiel d’intégration pour tous ceux qui aspirent à s’insérer dans la société d’accueil au-delà du cadre du travail. Il s’inscrit dans la recherche d’un mieux-être qui fait partie du projet migratoire lui-même.
Après avoir expulsé les « célibataires » dans les camps de travail, les autorités qataries s’apprêtent à faire de même pour les professions intermédiaires qui pour certains auront droit à un logement un peu meilleur mais en périphérie des grandes villes. Or s’éloigner de son lieu de travail c’est un danger supplémentaire au Qatar car la route est un véritable piège mortel lorsqu’on regarde le nombre d’accidents.
Comment les pouvoirs publics vont se dépêtrer de cette situation qui peut avoir des conséquences économiques graves ? Bon nombre d’observateurs dont le FMI ont mis en garde les autorités qataries des nombreux dysfonctionnements qui s’annoncent pour le Qatar.