Délais de paiements un autre goulot d’étranglement

La dérive des délais de paiement menace les PME au Qatar alors que la bureaucratie s’organise en dehors des politiques.

 

Une bureaucratie loin de la réalité

C’est le message envoyé par des patrons de PME qui ont du mal à se faire entendre. C’est le secteur de la restauration qui se plaint d’un contrôle tatillon par des fonctionnaires qui prennent des sanctions qui conduisent à la fermeture trop souvent d’entreprises qui avec quelques délais pourraient résoudre ces problèmes. Mais le point crucial pour l’ensemble des patrons des PME Qataries est le délai de paiement qui se situe aujourd’hui entre 120 et 180 jours. Plus personne n’a assez de trésorerie pour tenir autant de temps. Cela devient un véritable goulot d’étranglement de l’économie qatarie et n’incite pas  les nouveaux arrivants à s’installer. Les patrons ont saisi la bureaucratie pour que l’état et les grandes entreprises donnent l’exemple en payant dans des délais raisonnables.  Il s’avère que l’état est le plus mauvais payeur du système et que cet exemple se répercute sur toute la chaine économique du pays.

 

Le manque de démocratie se fait sentir

La solidarité entre qataris est réelle. Mais l’expression politique est inexistante car les élections législatives n’ont pas eu lieu.  Le manque de démocratie pèse et la bureaucratie d’état prend le pouvoir en lieu et place des quelques politiques actuels. Loin des réalités elle génère aujourd’hui des goulots d’étranglements qui à terme vont poser de graves problèmes à l’économie du Qatar. Elle concentre par épisode, ses contrôles sur une ou deux activités laissant les autres à l’abandon, tout cela par manque de fonctionnaires et de productivité. Ce que nous avons vécu cet été dans le bâtiment et travaux publics montre le manque de présence dans ce secteur, alors que dans la restauration c’est l’excès contraire.

La jeunesse de cet état et le manque de coordination par le gouvernement de sa bureaucratie est évident. Celle-ci devient un véritable état dans l’état. Le manque de charisme du premier ministre devient un véritable handicap pour le pays. On peut être un excellent ministre de l’intérieur et avoir du mal à diriger tout un pays.

En matière économique, le marché de plus de 400 milliards qui est sur la table fait exploser tous les compteurs et tous les indicateurs mais on ne sent pas la main de fer qui dirige tout cela. On constate les problèmes sans prendre les mesures nécessaires. Des gros dossiers comme le travail, la justice, l’éducation et bien d’autres produisent beaucoup de rencontres et réunions sans de véritables résultats.

Encore une fois dans l’intérêt du Qatar l’émir doit mettre les pieds dans le plat et redonner au politique toute sa place dans la gestion du pays faute de quoi le paquebot Qatar risque de sombrer.