Depuis que l’aviation américaine intervient aux cotés des Kurdes, ceux-ci regagnent du terrain et viennent de reprendre le barrage de Mossul. Des Kurdes qui sont toujours en attente des armes promises. Premiers revers sérieux pour l’Etat islamique.
Un barrage à la conception défectueuse
Le barrage de Mossul est considéré par beaucoup d’experts comme étant particulièrement dangereux. Conçu à l’époque de Saddam Hussein entre 1981- et 1984 avec des fonds saoudiens et d’autres pays arabes, techniquement, de nombreuses défectuosités sont apparues depuis sa mise en fonctionnement. Le barrage repose sur un sol en gypse roche soluble dans l’eau. Au départ une entreprise yougoslave était chargée de renforcer en permanence les fondations en y injectant du béton et puis à cause des divers embargos il a été laissé à l’abandon.
Rafistolé et modernisé de temps en temps il menace de s’effondrer, il devient urgent que des mesures sérieuses soient prises avant l’accident qui pourrait engendrer des centaines de milliers de morts et asphyxier économiquement toute cette partie de l’Irak pendant de nombreuses années. En cas d’effondrement, la ville de Mossul et les autres villes et villages autour disparaitraient. La vague qui au départ pourrait atteindre une quinzaine de mètres de haut toucherait Bagdad en faisant des dégâts importants.
En 2007 les américains avaient remis au premier ministre Maliki un rapport des plus alarmants et proposé plusieurs pistes, celui-ci avait rejeté toute proposition indiquant que ce n’était pas une priorité. Le tremblement de terre qui a eu lieu il y a quelques heures, ce 18 août 2014, dans la province d’Ilam en Iran, à la frontière de l’Irak, d’une magnitude de 6,1 devrait alerter les autorités Irakiennes.
Des kurdes qui reprennent leurs positions perdues
Le 7 août 2014 les peshmergas kurdes avaient dû reculer et laisser le barrage de Mossul hautement stratégique aux mains des djihadistes de l’Etat islamique. Depuis que l’aviation américaine intervient aux cotés de Kurdes, ceux-ci regagnent du terrain et viennent de reprendre le barrage.
Les américains dans les airs et les kurdes au sol c’est un mixe qui peut fonctionner à la condition que les kurdes disposent enfin des armes promises. A cette heure c’est loin d’être le cas. C’est une situation qui ne peut durer sur le terrain les combattants kurdes s’impatientent.
Des signaux prouvent que l’Etat islamique peut être mis en difficulté, le fait d’être sur plusieurs fronts à la fois lui complique singulièrement la tâche surtout que la résistance s’organise. Si à la frontière syrienne ils mettent à mal les forces d’oppositions à Bachar el-Assad, au point que ces rebelles en appellent à l’aide internationale, sur d’autres fronts ils sont en difficulté.
L’arrivée d’une vingtaine de tribus sunnites dans le conflit contre l’Etat islamique dans l’ouest de l’Irak, dans la province d’al-Anbar, est un signal donné au premier ministre irakien Haïdar al-Abadi et un très mauvais point pour les djihadistes de l’Etat islamique qui se revendiquent des sunnites. Quelque chose de palpable montre que sans doute un tournant se produit dans l’avancée fulgurante des djihadistes, les américains et leurs alliés les kurdes comptent sur l’impact psychologique de ces premiers revers, sur les combattants de l’Etat islamique qui commençaient à croire qu’ils étaient « invincibles ».