La ministre déléguée aux Français de l’étranger, Hélène Conway-Mouret explique sa vision de l’accord concernant le Lycée Voltaire. Elle est à dix mille lieues de l’exploitation faite par Ali Ben Fetis Al-Marri qui en profite pour se positionner dans le débat de l’école telle qu’il la voit.
Ce que la ministre pense de cet accord
« Contrairement à l’information qui a circulé, la convention signée au lycée Voltaire de Doha ne porte ni sur les cours de religion ni sur les questions de mixité.
Le partenariat entre le lycée et l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) porte exclusivement sur des questions touchant au financement de l’école et à la formation des enseignants, afin de rapprocher l’établissement des normes françaises. L’accord porte également sur le respect de la « charte de l’enseignement français à l’étranger », qui se réfère aux principes de laïcité et de neutralité de l’éducation. Le lycée, qui accueille des enfants de la maternelle à la sixième, est mixte. Toutes ses classes mêlent garçons et filles. Les cours de religion sont dispensés en dehors du programme scolaire français, dans le temps périscolaire, comme cela se fait dans de certains pays. Seuls les Qatariens suivent ces enseignements, conformément à la loi locale. L’obligation ne s’impose donc pas aux autres enfants, au premier rang desquels les jeunes Français. »
Il aurait prudent que le ministre de l’Education Nationale du Qatar signe cet accord
Si la vision de la ministre semble claire, comme nous l’indiquions dans un précédent post la discorde vient de l’exploitation médiatique de cet accord et des propos rapportés par l’AFP. Le procureur général du Qatar, Ali Ben Fetis Al-Marri, qui est également président du conseil d’administration de l’école, déclare à l’Agence France presse: « Il y a trois questions importantes pour les Qataris et les Arabes qui fréquentent cette école, et ce sont l’enseignement de la charia islamique, de la langue arabe et de la séparation entre garçons et filles à partir d’un certain âge. Nos amis français se sont montrés compréhensifs car l’essentiel pour nous est d’avoir des Qataris francophones attachés à leur langue et leur religion ».
Une fois de plus l’ambassade de France au Qatar a mal préparé son dossier et permet à Ali Ben Fetis Al-Marri de se positionner politiquement. Il aurait été prudent que le ministre de l’Education Nationale du Qatar signe cet accord. Celui-ci aurait sans doute évité de prononcer des propos qui sont destinés à créer une polémique.