Un expert qui réside au Qatar s’interroge sur le développement d’une mentalité de mercenaires pour des personnels expatriés qualifiés qui n’ont aucune possibilité de s’installer pour long terme au Qatar.
Devenir citoyen qatari relève d’une loterie
Il y a quelques semaines une expatriée résidant en Arabie saoudite indiquait que l’on pouvait travailler 20 ans et plus dans ce pays sans pouvoir devenir citoyen saoudien. Cette même règle s’applique aussi au Qatar. Nous écrivions il y a peu qu’il était plus facile de devenir citoyen qatari lorsqu’on est un champion de billes au niveau international qu’un grand directeur qui construit de toute pièce un secteur économique au Qatar. Derrière ce trait d’humour une réflexion doit être menée par les autorités qataries de toute urgence car la situation au Qatar pourrait dans les années à venir se compliquer.
Une baisse de la population qatarie est probable
Les problèmes rencontrés par la jeunesse au niveau santé, l’éclatement de la famille pilier du Qatar, les morts accidentelles, sont des sujets entre autres qui conduisent le Qatar dans une impasse démographique. La Vision 2030 sur ce sujet est erronée et de complaisance.
Un nombre de qatari qui sera bientôt moins de 10 % de la population globale du pays, se mariant pour l’essentiel entre eux avec tous les soucis liés à la consanguinité, le futur du Qatar pourrait dans les années à venir s’assombrir. Le commando des trentaines qui dirige le pays n’a pas assez pris conscience et surtout pris les dispositions pour changer le sens de la courbe. La solution pourtant est devant eux mais pour cela il faut aller vite.
Un statut de résident permanent
Déjà certains expatriés, certes rares peuvent bénéficier d’un statut de résident pour 5 ans. Mais il faut aller au-delà et prévoir une carte de séjour pour une durée bien plus longue et ouvrir de nouveaux droits pour faciliter la vie des résidents expatriés qui souhaitent s’installer dans ce pays. La première des avancées devra porter sur la suppression du système du sponsorship pour les résidents de longue durée dans l’attente qu’il soit totalement supprimé.
Au-delà rapprocher les droits du statut d’expatrié permanent des droits actuels des qataris en tout cas comme l’indique cet expert dont parle Doha News dans un de ces articles, le Qatar doit peser sur la mentalité de mercenaire qui se développe.
Cette mentalité peut entrainer des effets inflationnistes sur les salaires et un manque d’engagement préjudiciables aux intérêts du Qatar. Le mercenaire pouvant se vendre dans les autres pays du Golfe et défaire ce qu’il a fait quelques années plutôt.
L’émir Tamim sait que plus il attend moins il aura de marges de manœuvres pour convaincre « ces mercenaires » de devenir des « patriotes ». Le statut permanent doit s’accompagner d’engagements politiques possibles au niveau de la commune et de l’agglomération, d’un regroupement familial et d’une liberté du culte religieux. La tache de l’émir est immense car il devra affronter « les conservateurs » qui préfèrent mourir par extinction au lieu d’ouvrir la nationalité qatarie.
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