L’échec de la diplomatie française au Qatar vient d’être constaté par l’avocat Frank Berton qui est un spécialiste des causes difficiles à l’étranger. En déposant plainte contre des membres de la famille royale du Qatar il met un coup de pied dans le système de l’ambassadeur de France au Qatar.
Berton a une patience angélique
Voici plusieurs mois que l’avocat lillois spécialisé dans les affaires complexes, chacun se rappelle son long combat pour délivrer Florence Cassez, incite les responsables qataris à négocier le départ des 4 français sans en passer par la justice. A plusieurs reprises il a menacé de porter plainte contre les sponsors qataris même s’ils étaient de la famille royale. Or, ni les autorités qataries ni l’ambassade de France n’ont pris les choses au sérieux, prétendant même que tout cela était du « bluff ». Ces dernières heures viennent de démontrer le contraire car tout juste sorti du Qatar, celui qui semblait affaibli et au bord du suicide, se révèle être un combattant comme il le fut sur les terrains de foot. Nous parlons de Zahir Belounis par qui la première plainte sera déposée. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase et pour maître Berton une première étape qui doit à terme se conclure par un ensemble de plaintes pour ses clients pour demander réparation du préjudice subi et peut être mettre fin à un système de sponsor datant de la fin de l’esclavage et qui en porte tous les défauts. La responsabilité des sponsors doit être engagée en droit puisque ceux-ci ont autorité sur tous les éléments des contrats et ne s’en privent pas, allant jusque dans le cas de Marongiu à vider les caisses de la société pour faire mettre en prison son associé et s’en débarrasser. Il serait intéressant de savoir qui a hérité des contrats qu’avait Jean Pierre Marongiu, cela permettrait de comprendre le triste sort de cet entrepreneur français. L’autre entrepreneur français retenu au Qatar Awartany vient ce matin de recevoir un coup de fil indiquant que s’il paie 200 000 €, il pourra avoir un visa de sortie. Non seulement il a été spolié de plusieurs millions d’euros mais en plus il doit payer pour sortir. Nous venons de rentrer dans un système qui s’apparente à ceux utilisés par les mafias.
La mise à mort du « système » de l’ambassade de France au Qatar
Combien de temps pourra tenir l’ambassadeur actuel mis en place par Guéant et gardé par les socialistes au pouvoir ? Tant qu’il n’y avait pas plainte, la diplomatie française pouvait nous faire « gober » qu’il travaillait depuis des années à la libération des 4 français. Mais avec les plaintes, le « système » de bricolage diplomatique au Qatar devrait exploser. Dans la logique, Me Berton devrait aussi déposer plainte contre l’ambassade de France pour non assistance à expatriés en danger. Et si la justice met son nez dans le fonctionnement de l’ambassade de France au Qatar, il pourrait y avoir « me dit-on » des scandales à répétitions pouvant toucher de nombreuses personnalités politiques de tous bords.
Aussi bien pour Morello que pour Belounis, l’ambassade de France a tenu le crayon pour qu’ils signent des documents « inacceptables ». En collaborant à ce point avec les autorités qataries au lieu de défendre les intérêts des ressortissants français, c’est l’image de la France qui est gravement remise en cause. Et que dire de la remise aux autorités qataries de Jean Pierre Marongiu qui pourtant avait réussi à s’évader et a cru pouvoir faire confiance à la diplomatie française au Qatar ! C’est simplement « innommable ».
La justice devra se pencher sur le réseau autour de l’ambassade chargé d’aider les expatriés qui sont en difficulté. Certains usurpant le titre d’avocat et extirpant des sommes importantes aux français dans la galère. L’ambassadeur ne peut ignorer l’inefficacité de ce réseau qui a à la tête le président actuel de l’UFE au Qatar. Président qui a remplacé, après un intermittent, Jean Pierre Marongiu qui n’était pas aux ordres de la diplomatie française au Qatar.
Pour les Qataris le dépôt de plaintes, peut importe le résultat, crée un précédent qui pourrait faire « avalanche ».
Il est urgentissime que l’émir fasse le ménage parmi ses proches, mette fin au système de sponsor et développe des relations avec la diplomatie française plus transparentes. La crainte à terme c’est que cette affaire se retourne contre lui.