Tant qu’il n’ y aura pas un vrai patron qui pense plus à l’entreprise qu’à sa petite personne, Atos finira par s’effondrer.
La fuite en avant n’a jamais été une solution
Atos trentenaire mais dans quel état sera l’entreprise dans les 3 ans à venir ? De nombreuses personnalités de grande valeur ont dirigé ce bijou français, en particulier Thierry Breton. L’ancien ministre de l’économie, arrivé à la tête d’Atos fin 2008, a hissé ce groupe de seconde division dans le top 5 mondial du secteur. Sous sa direction, et à coups d’acquisitions, Atos a triplé de taille. Et fin 2019, il est parti pour faire de la politique, la succession qu’il avait imaginé ne s’est pas déroulée comme il le souhaitait. Moins de cinq ans plus tard, le château de cartes s’écroule sur lui-même.
Une des nombreuses raisons qui ont conduit Atos aux difficultés existentielles actuelles c’est la construction des bases de l’entreprise. Atos est une composition de nombreuses entreprises. Pour ceux qui ont vécu en interne une fusion ou une absorption ils comprendront à quel point avant qu’il y ait unité des valeurs, il se passe un temps incroyablement long.
Or, à cette difficulté majeure s’ajoute une étonnante direction d’entreprise. Les changements des cadres dirigeants sont tels que cela donne le tournis. Le règne de la confusion gagne du terrain chaque jour et lorsque même le Conseil d’Administration n’est pas à la hauteur de la situation, l’entreprise s’ecroule.
On arrange un plan de redressement en urgence, sans grande ambitions, et on prie le ciel que la confiance revienne. Tant qu’il n’ y aura pas un vrai patron qui pense plus à l’entreprise qu’a sa petite personne, Atos poursuivra sa chute. Les gains de productivités par le rachat de sociétés a ses limites. Pour son malheur Atos n’est pas dirigé par un industriel digne de ce nom mais par des financiers de tous poils qui ne pensent qu’au court terme.
La nationalisation provisoire aurait été une solution, le temps de remettre de l’ordre dans ce grand bazar. Mais Atos n’aura pas cette opportunité et à moins d’un miracle, alors que de nombreux éléments existent pour la réussite de cette entreprise, elle pourrait tôt ou tard être contrainte de se vendre, tout ou partie, pour continuer son activité faute de trésorerie.