Pour anticiper sur les difficultés de recrutement à venir.
Un impact sur la productivité
11% des entreprises indiquent avoir dû accentuer la rétention de main-d’œuvre sur les douze derniers mois à fin 2023, pour anticiper sur les difficultés de recrutement à venir, en particulier les entreprises des secteurs des matériels de transport (16%), des autres produits industriels (11%) et des équipements électrotechniques (11%). Les grandes entreprises sont également plus enclines à adopter cette solution (17% d’entre elles, contre 10% des PME).
La rétention de main-d’œuvre, qui permet aux entreprises d’ajuster leur taux d’utilisation du travail plutôt que le niveau d’emploi face à des variations temporaires de la demande ou des difficultés d’approvisionnement par exemple, contribue donc à faire baisser l’indicateur de productivité apparente du travail. C’est notamment le cas lorsque le marché du travail devient plus rigide ou subit de fortes tensions, puisque les entreprises peuvent choisir de retenir plus d’employés que nécessaire lorsqu’elles prévoient une hausse des coûts de recrutement ou de formation des travailleurs pour répondre à un rebond futur de l’activité. Les aides aux entreprises mises en place depuis la crise Covid-19 ont pu encourager cette pratique, en réduisant les incitations à ajuster les effectifs par licenciement/embauche
Selon les projections macroéconomiques de la Banque de France (décembre 2023), la productivité du travail par tête se rétablirait de manière progressive (grâce notamment à la résorption des rétentions de main-d’œuvre dans certains secteurs) pour revenir à son niveau pré-crise à l’horizon de la fin 2026.