Le gouvernement a choisi de renationaliser l’entreprise pour relancer le nucléaire, mais celle-ci peine, pour l’heure, à produire suffisamment d’électricité.
Ingénieur polytechnicien de 53 ans
Le Conseil des ministres a entériné, mercredi 23 novembre, la nomination de Luc Rémont à la tête d’EDF. La nomination de cet ingénieur polytechnicien de 53 ans, qui cumule l’expérience des cabinets ministériels et un passage par la banque d’affaires Bank of America Merill Lynch puis chez Schneider Electric, avait été annoncée par l’Elysée le 29 septembre.
Il succède à Jean-Bernard Lévy, 67 ans, aux manettes d’EDF depuis 2014 et qui s’en va avant d’avoir atteint la limite d’âge. Son départ anticipé avait été annoncé cet été en même temps que le prochain retour d’EDF dans le giron des entreprises détenues à 100% par l’Etat.
Un mastodonte de 167 000 salariés
Implanté à l’étranger, en Italie, au Royaume-Uni, en Belgique ou encore au Brésil, et brassant 84 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021 pour 167 000 salariés, EDF, premier producteur d’électricité d’Europe, avait été privatisé au milieu des années 2000.
Mardi soir, l’Autorité des marchés financiers (AMF) a validé le projet de rachat par l’Etat des 16% du capital d’EDF lui manquant, au prix de 12 euros l’action, ouvrant la voie à une prise de contrôle total pour 9,7 milliards d’euros.
Peu connu du grand public, Luc Rémont a déjà commencé à plancher sur les chantiers qui attendent l’entreprise, parfois comparé à un Etat dans l’Etat. « C’est peut-être la mission d’une vie », a-t-il commenté, interrogé au Parlement avant sa nomination le 26 octobre, annonçant qu’il « acceptait le principe d’une réduction très significative de (sa) rémunération actuelle ». Le salaire du PDG d’EDF est fixé par décret à 450 000 euros annuels brut.
Luc Rémont a reconnu un contexte « critique à court terme ». « Dans ce contexte de crise énergétique, EDF traverse elle-même une crise sérieuse, d’ordre technique et industriel, qui accentue la tension sur l’offre d’énergie », a-t-il constaté. L’urgence est connue : la moitié du parc nucléaire français est indisponible en raison de maintenances programmées mais parfois prolongées, ou de problèmes de corrosion. Tout l’enjeu sera de faire redémarrer suffisamment de réacteurs pour répondre aux pics de consommation pendant l’hiver.