Dans tous pays il y a une histoire elle est composée souvent d’un quotidien, d’une époque de gloire, une de splendeur et une de décadence, et puis le cycle repart.
Au plus loin de nos mémoires
Définir chaque époque est complexe, le cycle peut être perturbé. Dire d’un pays comme le Qatar qu’il n’a pas d’histoire est un non-sens. Il n’est pas sorti du néant. Le Qatar est riche d’une histoire commune avec l’environnement persique, et depuis plusieurs centaines d’années une histoire propre à lui pour celui qui veut bien ouvrir ses yeux.
Des fouilles archéologiques ont démontré que la région du Qatar était habitée 4 000 ans avant JC. C’est l’empire persique qui occupera ces territoires jusqu’à une époque plus récente où apparaissent les Califats.
Le Califat Omeyyade (661 à 750) pousse la structuration de la région mais c’est pendant l’ère Abbassides que la prospérité et une importante organisation administrative s’installent dans cette contrée (750 à 1258). La civilisation arabo – musulmane est à son apogée. Les lampes d’Aladin se vendent dans tous les souks, les boutres parcourent les mers ramenant dans leurs filets un peu de chaque civilisation. L’ Egypte, la Perse et puis Rome depuis longtemps ont connu leur décadence.
Les méditerranéens apportent leur culture
De gré mais souvent de force, pendant des siècles, ces étranges voyageurs croyant détenir la vérité les méditerranéens imposent leur culture, une partie de leur religion et leurs savoirs faires. Pendant une quarantaine d’années jusqu’en 1538, les Portugais occupent le détroit d’Ormuz place forte stratégique et prennent possession de toute la région dont le Qatar, ils seront chassés par les Ottomans qui règnent pendant plusieurs siècles. La petite ville de Al Zaburah sera régulièrement un espace à conquérir.
Les années 1700 la grande migration
Les qabaîl (tribus) connues aujourd’hui au Qatar et tout le long de la côte orientale de l’Arabie sont pour la plupart arrivées au début du 18e siècle à la suite d’une période de grande sécheresse. Une distinction initiale est établie entre les personnes affiliées à une structure tribale et celles qui ne le sont pas. Une discrimination selon les lieux d’origine : l’Arabie ou l’Iran. Ce clivage schématique fait référence aux hommes de statut libre, ceci par opposition à ceux qui, dans la société traditionnelle, ne l’étaient pas : les esclaves. Les cahiers d’études d’Anie MONTIGNY de 1996 nous éclairent sur ces grandes tribus qui ont forgé ces 300 dernières années.
Une tribu au milieu du 18é siècle prend le destin du Qatar en main
La tribu des Al Thani aidée par des composantes commerciales et financières du pays s’insère dans les interstices de l’histoire pour prendre en main le destin du Qatar. L’affaire est complexe et instable car si l’Islam wahhabite constituait le cadre idéologique et les valeurs sur lesquelles devait se fonder la société globale, la notion de turâth (héritage culturel) permettait de conférer aux membres de cette société une individualité façonnée par une identité unitaire. En outre, elle contribuait à la réhabilitation du passé qui risquait de tomber dans l’oubli lorsque le pays s’est engagé sur la voie de la modernité.
A partir du milieu du 18e siècle la tribu Al Thani tisse sa stratégie de prise de pouvoir du Qatar.
Les origines de l’autonomie du Qatar
Cheikh Mohammed ben Thani 1868 – 1876. Le 12 Septembre 1868 Sheikh Mohammed signe un traité avec le colonel Lewis Pelly, un dirigeant britannique dans le golfe Persique, qui a reconnu l’autonomie du Qatar. Il meut en 1878 après avoir passé en 1876 le pouvoir à son fils Jassim ben Mohammed Al Thani.
Cheikh Jassim ben Mohammed Al Thani 1876 – 1913. Connu sous le nom du « Fondateur ». Sheikh Jassim descend de la tribu Tamim. Il a cherché à unifier le Qatar et à renforcer son autonomie. Pour cela il a dû mener de nombreux combats notamment contre les Ottomans. Il laissera le pouvoir à son frère quelques temps mais il dû le reprendre suite à son assassinat en 1905. Son fils lui succéda en 1913.
Cheikh Abdallah ben Jassim Al Thani 1913 – 1949. Le Sheikh Abdullah on le nomme aussi ainsi, oblige les Ottomans à quitter le Qatar en 1915. Il sera l’Emir des constructions : en 1927, il fait construire le Fort de Doha qui sera le siège de la police, et ceci protégera des voleurs le Souq Waqif. En 1938, le célèbre Fort Zubarah. 1938 c’est le premier forage d’un puits au Qatar suite à la découverte du pétrole. Il laissera l’Emirat à son fils en 1949 est décède en 1957.
Le pétrole et le gaz plus tard remplacent les revenus des perles, une richesse au-delà de toute prévision
Cheikh Ali ben Abdallah Al Thani 1949 – 1960. Il est connu comme le premier émir du Qatar à visiter d’autres pays. Il mit l’accent sur l’éducation et les infrastructures. Après son abdication, en 1960 où il cède le pouvoir à son fils, il se crée de nombreux liens avec les savants musulmans. Il décède en 1974.
Cheikh Ahmad ben Ali Al Thani 1960 – 1972. Il succède à son père à partir de 1960, il est ainsi au pouvoir lors de l’indépendance de son pays le 3 septembre 1971, jusqu’au 22 février 1972. Il est destitué en faveur de son cousin Khalifa ibn Hamad al-Thani le 22 février 1972, s’exile et meurt à Londres le 25 novembre 1977.
Cheikh Khalifa ben Ahmad Al Thani 1972- 1995. Dès sa prise de pouvoir il commença immédiatement à réorganiser et compléter le gouvernement pour le rendre efficace. Alors que les recherches pour le pétrole continuent, une découverte capitale est faite un immense gisement de gaz en 1991. Alors qu’il était en Suisse, il sera démis de ses fonctions par l’Emir actuel, en 1995, sans violence. Son exil se passe en France. Il essaiera de revenir au pouvoir mais comprends que cela n’est plus possible. Il revient s’installer en 2004 au Qatar. Il est considéré comme étant celui qui a commencé le processus de modernisation du pays tout en étant plus conservateur que son fils.
Cheikh Hamad ben Kalifa Al Thani 1 995 – 2013. A partir de 1995 il conduit le pays de main de maître pour l’amener vers le modernisme tout en essayant de garder des valeurs propres au Qatar. C’est l’homme de la Coupe du monde de foot 2022. Et une reconnaissance du pays dans le monde entier.
Depuis 2013 le dirigeant du Qatar est Tamim bin Hamad al Thani. Il a succédé à son père Cheikh Hamad ben Kalifa Al Thani, toujours vivant.