Discours du 7 septembre 2022 à Bruxelles.
Toutes les sources d’énergie doivent contribuer à résoudre cette crise
Nous sommes confrontés à une situation extraordinaire, parce que la Russie n’est pas un fournisseur digne de confiance et qu’elle manipule nos marchés énergétiques. Mais nous nous en sortirons, grâce à notre unité et notre solidarité.
Nous sommes déjà mieux préparés et avons réduit l’emprise de la Russie sur notre approvisionnement énergétique.
À travers la réduction de la demande, qui a permis à notre stock commun d’atteindre 82%.
À travers la diversification de notre approvisionnement, avec l’augmentation des livraisons de GNL ou de gaz par gazoduc en provenance des États-Unis, de Norvège, d’Algérie, d’Azerbaïdjan et d’autres pays. Par exemple, la Norvège nous livre désormais plus de gaz que la Russie. Et nous investissons massivement dans les énergies renouvelables locales grâce à REPowerEU.
Mais nous constatons également que la manipulation des marchés de gaz a un impact sur le marché de l’électricité.
Nous sommes confrontés à des prix astronomiques de l’électricité pour les ménages et les entreprises et à une énorme volatilité du marché.
Par conséquent, nous présenterons la semaine prochaine un paquet de mesures immédiates pour protéger les consommateurs et les entreprises vulnérables et pour les aider à s’adapter.
Premièrement, avec des économies intelligentes d’énergie.
Ce qui a changé, c’est que nous avons une pénurie mondiale d’approvisionnement en énergie. Donc il faut une réduction intelligente de la demande.
Nous avons besoin d’une stratégie pour aplanir les pics qui déterminent le prix de l’électricité.
Nous proposerons un objectif obligatoire pour réduire la consommation d’électricité aux heures de pointe. Et nous travaillerons en étroite collaboration avec les États membres pour y parvenir.
Deuxièmement, nous proposerons un plafonnement des revenus des entreprises produisant de l’électricité à faible coût.
Les sources d’énergie à faible teneur en carbone réalisent des revenus massifs qui ne reflètent pas leurs coûts de production.
Il est maintenant temps que les consommateurs bénéficient des faibles coûts des sources d’énergie à faible teneur en carbone, comme les énergies renouvelables. Nous proposerons donc de réorienter ces bénéfices inattendus pour soutenir les personnes et les entreprises vulnérables.
Troisièmement, il en va de même pour les bénéfices inattendus des entreprises de combustibles fossiles. Les compagnies pétrolières et gazières ont également réalisé des bénéfices massifs. Nous allons donc proposer une contribution de solidarité pour les entreprises de combustibles fossiles.
Car toutes les sources d’énergie doivent contribuer à résoudre cette crise.
Et les États membres devraient investir ces revenus pour soutenir les ménages vulnérables et investir dans des sources d’énergie propres et locales.
Quatrièmement, les fournisseurs d’énergie doivent être soutenues pour faire face à la volatilité des marchés. On leur demande actuellement de fournir des fonds d’une ampleur inattendue, ce qui menace le commerce énergétique et la stabilité des marchés dérivés.
Nous faciliterons le soutien à la liquidité des entreprises du secteur de l’énergie par les Etats-membres. Nous mettrons à jour notre cadre temporaire pour permettre la fourniture rapide de garanties publiques.
Et cinquièmement, nous proposerons un plafonnement du gaz russe.
L’objectif est ici très clair. Nous devons réduire les revenus de la Russie que Poutine utilise pour financer cette guerre atroce contre l’Ukraine. Et maintenant, notre travail porte ses fruits !
Au début de la guerre, le gaz russe par gazoduc représentait 40% de tout le gaz importé. Aujourd’hui, il n’en représente que 9%.
Ce sont des temps difficiles. Mais je suis convaincue que les Européens ont la force économique, la volonté politique, et l’unité nécessaire pour garder le dessus.