La Nouvelle République du 6 août 2022 a produit un article qui a attiré notre attention ; l’idée principale est de reproduire le fonctionnement naturel d’une forêt et de prendre la nature pour modèle.
Un jardin forestier
À Saulgé, une forêt comestible a été plantée en 6 mois sur plus de 5 ha, avec pas moins de 400 arbres. Rencontre avec les initiateurs du projet. Ils sont six (Valérie, Patrick et Quentin Gangler, Déborah Vittot-Huot, Anna Garcia-Corry, Thierry Garcia) à s’être battus avec acharnement pour voir naître leur projet de forêt comestible.
Après une première aventure avortée il y a 3 ans près de Jouhet, à Rillé, sur un terrain loué pour l’occasion, ils ont finalement fait le choix d’acquérir un terrain de 5,2 hectares en indivision à part égale sur la commune de Saulgé. « Mettre en place un écosystème durable et autonome » En à peine six mois d’existence, ils ont abattu un travail considérable avec près de 400 arbres et arbustes mis en place et un espace maraîchage en développement de plus de 300 plants…
Comment est née l’idée de ce jardin forestier ?
Thierry Garcia et Patrick Gangler : « Au commencement, c’est une conférence de Pablo Servigne sur la collapsologie et l’effondrement de nos modèles sociétaux qui a été une véritable prise de conscience pour plusieurs d’entre nous. Nous avons ensuite nourri nos réflexions et nos échanges par la lecture, notamment en étudiant les écrits de Peter Wohlleben (La Vie secrète des arbres) ou de Pierre Rabhi (Vers la sobriété heureuse et La Part du colibri). Ce jardin est donc pensé comme un lieu de résilience, né d’une volonté de vivre en accord avec soi en se reconnectant au vivant. » Qu’est-ce qui singularise votre approche ? « L’idée principale est de reproduire le fonctionnement naturel d’une forêt et de prendre la nature pour modèle. On parle de biomimétisme. On doit constamment penser en terme de couches et d’étages de végétation afin de favoriser les interactions vertueuses. »
Comment choisissez-vous les variétés ?
« Outre les variétés déjà présentes à notre arrivée, nous favorisons principalement des essences comestibles puisqu’il y a une dimension nourricière dans le projet. Le choix des plantes, leur emplacement et leurs associations doivent être anticipés avec soin afin de mettre en place un écosystème durable et autonome. On expérimente beaucoup, on se trompe parfois et on apprend constamment… »
Est-ce que la vocation du projet est principalement pédagogique ?
« Bien sûr ! Nous travaillons de concert avec la mairie qui nous soutient activement et on prévoit déjà de recevoir régulièrement les écoliers de Saulgé. À terme, nous espérons étendre ce rayonnement au-delà des frontières de la ville. Et cela ne se limite pas aux plus jeunes, on désire également s’adresser à un public adulte. Nous avons par exemple participé à l’opération Jardin au naturel et on souhaite progressivement développer ce type de rendez-vous.
Il s’agit bien entendu de donner du sens à nos actions et de faire de l’éducation populaire pour créer du lien et de l’échange. Par ailleurs, on accueille régulièrement des bénévoles et on travaille sur une offre de parrainage d’arbre. »
article signé : correspondant : Julien-Lecomte-Elka