Un document produit par Trésor Eco, rédigé par Cyprien Batut.
Publication le 10 mars 2022
Pendant la crise sanitaire, le télétravail avait pour double objectif de préserver l’activité dans les entreprises et de protéger les Français en limitant les contacts et les mobilités.
Les données accessibles en 2020 et 2021 confirment que les régions avec plus d’emplois télétravaillables ont moins recouru à l’activité partielle pendant les confinements et que la mobilité hors confinement y a moins augmenté avec pour conséquence une moindre activité épidémique.
En 2020 et 2021, le télétravail a été un outil important de la politique sanitaire du gouvernement. Alors qu’une très faible minorité de salariés français y avaient recours avant la crise, le télétravail a concerné près d’un salarié sur quatre lors du premier confinement, un sur cinq lors du deuxième et jusqu’en juin 2021.
Le télétravail avait un double objectif : freiner la diffusion de l’épidémie en réduisant la mobilité et les contacts tout en préservant l’activité des entreprises.
Pour estimer son efficacité au regard de ces deux objectifs, on peut comparer l’évolution des indicateurs de mobilité, des variables épidémiques et du recours à l’activité partielle à la sortie des périodes de confinement entre régions ou secteurs d’activité présentant des probabilités différentes de recours au télétravail, calculées en estimant la part des emplois télétravaillables. Toutes choses égales par ailleurs, on s’attend à ce que l’épidémie rebondisse moins vite dans les régions et les secteurs où il est plus facile de télétravailler.
Il apparaît que la télétravaillabilité a permis d’éviter des contaminations et de réduire les coûts liés à l’activité partielle. On estime que si la proportion d’emplois télétravaillables avait été plus haute de 10 points de pourcentage, la mobilité aurait moins augmenté que ce qui a été observé en sortie de confinement (–32 points en moyenne, sachant que la mobilité est indicée à 100 début janvier 2020), la surmortalité par rapport à 2018/2019 aurait moins augmenté (–4 points de pourcentage). Par ailleurs, pendant les confinements, la proportion de salariés en activité partielle aurait été de 1 point inférieure à ce qui a été observé.
Télécharger l’étude complète Trésor-Éco n° 304