Rédigé par Simon Akriche, Anna Bornstein, Clément Bourdier pour Trésor Eco.
Publié le 17 février 2022
En France, le taux d’emploi des seniors (55 ans et plus), bien qu’en augmentation constante, reste faible en comparaison avec les autres pays européens, en particulier chez les plus de 60 ans.
Cet écart peut notamment s’expliquer par l’âge normal d’ouverture des droits qui est plus faible en France. Par ailleurs, si les seniors sont moins souvent au chômage, les chômeurs de longue durée sont plus fréquents dans cette catégorie d’âge.
Les freins à la demande de travail pour les seniors existent : en particulier, la perte d’employabilité avec l’âge – qu’elle soit réelle ou perçue – est probablement accentuée par un recours à la formation plus faible en fin de carrière, ce qui limite les possibilités d’adaptation des emplois. De même, les niveaux de salaires, s’ils sont déterminés indépendamment de la productivité – par exemple par le biais de grille salariales – peuvent peser dans certains cas sur la demande de travail de la part des entreprises.
Du côté de l’offre de travail, les règles d’indemnisation chômage, plus protectrices des salariés seniors, conduisent dans le même temps à réduire les incitations financières à l’emploi en fin de carrière.
Enfin, pour certains métiers, le manque d’adaptation des conditions de travail au vieillissement peut également conduire à une sortie précoce de l’emploi : les seniors ni en emploi ni en retraite se déclarent plus souvent en mauvaise santé que ceux qui ont un emploi, une perception qui apparaît plus dégradée en France que chez ses voisins européens.