L’exception culturelle française réunit ces deux hommes contre le Qatar.
Empêcher le Qatar de mettre la main sur la culture française ?
Aujourd’hui 25 juillet 2013, Canal + passe devant le tribunal de commerce de Paris, ayant assigné la chaine franco-qatarie Bein Sport pour concurrence déloyale. Ce sont les propos rapportés par plusieurs journaux « Le média du groupe Vivendi reproche à son concurrent de se permettre de ne pas faire de profit, en raison de son financement direct et quasi illimité par le Qatar, et de faire des prix d’abonnement imbattables. »
Afin d’enfoncer le « clou » Bernard Henri Levy se porte au secours de Canal + et commet un billet ce jour, dans le journal « Le Point » un mois auparavant il avait taclé les marchands américains sur le même sujet. Voici ce que je retiens « Le cinéma c’est la culture. La culture c’est le génie, non pas exactement d’un peuple, mais d’une République. Et gare à qui, soit par intérêt, soit par aveuglement, soit parce qu’il est toujours plus facile de se laisser glisser sur la pente bien balisée d’un antiaméricanisme pavlovisé, oublierait que, sur ce registre en tout cas, le tout petit Doha peut faire autant de dégâts que le grand méchant Washington. Si l’on défend l’exception culturelle, il faut le faire jusqu’au bout – ou pas du tout. ».
Benoît Hamon au secours de Canal +
De son côté Benoît Hamon est venu au secours aussi de Canal + lorsque le débat s’est engagé sur la possibilité de résilier l’abonnement des chaînes cryptées à tout moment une fois passée la première année. Contre la résiliation anticipée, Hamon défend le modèle des chaînes payantes. Le ministre de la Consommation va ainsi se faire aussi l’écho des intérêts des chaînes privées ou du ministère de la Culture : « afin de proposer des contenus attractifs, les opérateurs doivent engager d’importants investissements pour l’achat de films, de séries ou de sport, de surcroît dans le cadre le plus souvent de contrats pluriannuels » explique-t-il, avant de préciser que « les investissements sont mutualisés sur une base annuelle entre les différents types de contenus et sur l’ensemble du parc des abonnés. ». Rendre trop facile la libération des consommateurs « serait de nature à accroître fortement le taux de résiliation qui est déjà en augmentation depuis deux ans dans un secteur marqué par l’arrivée de nouveaux acteurs. Certains d’entre eux s’offrent les droits de retransmission d’un certain nombre de compétitions sportives avec des réserves de cash considérables qui leur donnent la possibilité de proposer des tarifs d’abonnement extrêmement accessibles. Ceux-là ne se fixent pas les mêmes obligations en termes de financement de la diversité culturelle et des productions cinématographiques.
Monsieur Hamon indiquait clairement les limites et pour les Qatari et pour le député Frédéric Barbier qui avait repris une idée défendue par la sénatrice Catherine Procaccia, afin d’aider les consommateurs un peu trop prisonniers des bouquets TV payants.
Les pires ennemis des Qatari se sont les Qatari eux-mêmes
La messe est dite ? Ceux qui ont confiance dans les tribunaux de commerce peuvent toujours espérer ! C’est bien connu les consommateurs sont des vaches à lait. Est-ce que pour autant il y aurait baisse massive des abonnements ? Sans doute oui pendant quelques temps mais sur la durée difficile à dire. Le pire pour les Qatari ce ne sont pas BHL et Benoit Hamon, c’est l’image générale de leur chaîne Al Jazeera qui au lieu de faire un travail difficile avec « une certaine indépendance » a été utilisée par les dirigeants Qatari à des fins immédiates au lieu de travailler le long terme. Les Qatari ont préféré le plat de lentilles !
Est-il trop tard ? NON, mais cela mérite une plus longue explication que vous trouverez dans un prochain post.