Depuis longtemps les forces de l’ordre, gendarmerie en tête, ont compris qu’il était inutile de terroriser les populations quand il suffit de dissuader les criminels mais c’était sans compter avec les politiques.
L’éducation et la guérison des maux de la société sont les deux mamelles de l’ordre public en démocratie
Dans le cadre d’une société démocratique et d’un État de droit, l’exercice du maintien de l’ordre admet l’application d’une « philosophie tolérante » au regard d’un « certain degré de désordre » comme l’a souligné la commission d’enquête parlementaire sur le maintien de l’ordre en France.
La France vit depuis quelques années une dégradation de l’ordre public et une dégradation de la perception des forces de l’ordre souvent du fait des hommes politiques qui se suivent.
Rappelons quelques évènements comme la COP 21 et « Nuit debout » à Paris ainsi que les manifestations du printemps 2016 à l’encontre de la « loi travail » qui ont donné lieu à de multiples tensions et à des incidents, parfois graves, entre les forces de l’ordre et les participants aux manifestations, relançant les débats en particulier sur les « violences policières » dans le cadre de l’ordre public.
D’autre part et surtout, l’installation de la menace terroriste et la mise en œuvre de l’état d’urgence de novembre 2015 à novembre 2017 ont conduit à placer au premier plan les enjeux de sécurité, parfois au prix de risques pour les libertés publiques.
Sans oublier récemment les manifestations des gilets jaunes les samedis qui ont laissés des traces dans la chair de nombreux français. Enfin les grèves sur la réforme des retraites et depuis mars 2020 Covid-19.
La sollicitation croissante des forces de l’ordre, les violences commises à leur encontre et le « malaise » policier qui y fait écho caractérisent un climat de forte tension qui est celui dans lequel s’exerce aujourd’hui l’ordre public.
Plusieurs personnalités politiques et parfois même des hommes de communication appellent au retour de « la peur du gendarme. » Voilà une notion totalement dépassée.
Depuis longtemps les forces de l’ordre, gendarmerie en tête, ont compris qu’il était inutile de terroriser les populations quand il suffit de dissuader les criminels. « Quel courage peut avoir l’homme élevé dans la peur des gendarmes, n’osant ni parler haut, ni bouger sans passeport ?« , expliquait ainsi le pamphlétaire Paul-Louis Courier. Mais c’était sans compter avec les politiques.
Que le règne de la confusion vienne
Les gilets jaunes sont le point marquant du règne de Macron sur la France. Perdu, face une révolte de quelques centaines de milliers de français du bas de la classe moyenne qui ne voulaient pas sombrer dans la pauvreté, Macron n’hésita pas à envoyer les forces de l’ordre pour mater la rébellion. Ainsi, ceux qui avaient acquis une certaine reconnaissance du peuple français, les forces de l’ordre, pour leur lutte contre le terrorisme furent sacrifiés pour que le maître de l’Élysée garde le pouvoir.
Après le triste épisode de la réforme des retraites, Covid-19, un coronavirus venu de Chine par les chemins de la mondialisation, mis la France à genoux montrant sa mortelle vulnérabilité.
Se sentant perdu face à cette crise dont il ne voyait pas la fin, le maître de l’Élysée utilisa ce qu’il restait de solide en France, les maires, pour combattre Covid-19. Pourtant au mois d’avril 2020, le conseil constitutionnel avait mis en garde « Seul l’État a la responsabilité de prendre des mesures pour lutter contre le coronavirus » afin « d’assurer leur cohérence et leur efficacité sur l’ensemble du territoire et de les adapter en fonction de l’évolution de la situation. »
Macron, après avoir sacrifié les forces de l’ordre pour maitriser les gilets jaunes, crée la confusion en chargeant les 35 000 maires de France de faire un acte sanitaire local.
Le maître de l’Élysée détruit un par un les piliers de la maison France. Macron devrait méditer sur la citation du poète latin Horace « La force sans l’intelligence s’effondre sous sa propre masse ».
Macron, président d’une République qui doute de ses forces de l’ordre et de ses hommes politiques, doit entendre que « l’éducation et la guérison des maux de la société sont les deux mamelles de l’ordre public en démocratie. » Quant à la peur du gendarme cela est une notion totalement dépassée.