En proposant à Abdellah Karroum, le directeur du Mathaf (musée d’art moderne arabe de Doha), de présenter à Paris l’exposition « Notre monde brûle », la nouvelle directrice du Palais de Tokyo, Emma Lavigne, a voulu montrer l’engagement des artistes arabes face aux conflits et aux catastrophes écologiques.
L’exposition se déroule du 21/02/2020 au 17/05/2020
L’exposition Notre monde brûle propose un regard engagé sur la création contemporaine depuis le Golfe Persique où les guerres et les tensions diplomatiques n’ont cessé de déterminer l’histoire de ce début de XXIe siècle.
Le titre fait explicitement référence aux drames humains que génèrent les conflits successifs dans cette région tout en intégrant de manière plus large les catastrophes écologiques incarnées par les immenses feux de forêt destructeurs de l’Amazonie à la Sibérie en passant par la Californie. Mais le feu n’est pas uniquement l’affirmation d’un péril. De façon ambivalente, il est aussi le symbole du formidable élan démocratique que connait cette même région à travers les Printemps arabes.
De la destruction des trésors irakiens (Michael Rakowitz) au sort des réfugiés syriens (Monira Al Solh) en passant par le financement des Talibans à travers l’exploitation du lapis lazuli en Afghanistan (Asli Cavusoglu), notre monde brûle, présente un maillage complexe d’évènements auxquels les œuvres d’art se réfèrent tout en offrant de multiples échappées poétiques.
L’exposition ouvre d’ailleurs sa réflexion à la problématique de l’Anthropocène (John Akomfrah, Yto Barrada, Raqs Media Collective) et à la question de l’usage des ressources naturelles (Monira Al Qadiri, Sammy Baloji, Fabrice Hyber) afin de participer au débat sur la nécessité de changer notre rapport exclusivement utilitariste à l’environnement.