Vouloir impérativement allonger l’âge de départ à la retraite, ce n’est pas faire preuve d’humanité. En 2018, 1,7 actif occupé crée pour 142 000 euros de valeur, soit 1,5 fois plus que les 4 actifs occupés de 1960 qui finançaient une retraite.
Comme toute œuvre d’art, la vie exige qu’on y pense
La population âgée augmente plus vite que le reste de la population et plus vite que le nombre d’emplois. Entre 1960 et 2018, le nombre de personnes âgées de 65 ans ou plus a été multipliée par 2,4. En parallèle, le nombre d’emplois n’a été multiplié que par 1,4.
Cependant, de nouvelles technologies ont été déployées, les qualifications ont été accrues et des organisations du travail plus efficaces ont été mises en œuvre, entraînant de forts gains de productivité apparente du travail. Cela s’est fait souvent au détriment de la santé physique et mentale des salariés, avec une intensification du travail liée notamment à des cadences de production à tenir, un travail plus souvent dans l’urgence et une moindre autonomie pour l’accomplir.
Le produit intérieur brut (PIB), c’est-à-dire l’ensemble de la valeur produite en France en une année, a été multiplié par 4,9 depuis 1960 (hors inflation). Ainsi, entre 1960 et 2018, bien que cette richesse se partage entre un plus grand nombre d’habitants, le PIB par habitant a été multiplié par 3,4.
En 1960, 4 actifs occupés créaient, par leur travail, des biens et services d’une valeur équivalente à 95 000 euros de 2018. Ces 95 000 euros permettaient de financer le revenu d’1 retraité et de 4 actifs.
En 2018, 1,7 actif occupé crée pour 142 000 euros de valeur, soit 1,5 fois plus que les 4 actifs occupés de 1960 qui finançaient une retraite. Moins d’actifs cotisants par retraité ne signifie donc pas moins de ressources pour financer les pensions
« Il faut du temps pour vivre. Comme toute œuvre d’art, la vie exige qu’on y pense ». (Albert Camus, La Mort Heureuse).
Source de l’article
Comité de mobilisation de la direction générale de l’Insee