Lors du discours du 6 novembre 2018 devant l’Advisory Council, l’émir du Qatar a lancé un avertissement aux qatariens, la richesse de l’émirat devait être associée à des valeurs éthiques et morales.
La crainte d’un Etat de corruption sociale
Nous observons le Qatar depuis 68 mois, avec le temps, de nombreux expatriés ayant séjournés dans ce pays, dont certains récemment, nous ont fait part d’une profonde corruption dans l’ensemble de la société qatarienne. Or, lors du discours du 6 novembre 2018 devant l’Advisory Council, l’émir du Qatar a lancé un avertissement aux qatariens, la richesse de l’émirat devait être associée à des valeurs éthiques et morales.
La crainte d’un Etat de corruption sociale peut submerger ce pays peuplé de quelques 300 000 qataris entourés par 2,5 millions d’étrangers. Le Qatar est le pays le plus riche au monde, part de PIB par habitant.
Max WEBER dans son ouvrage, Le savant et le politique, Plon, 10/18, Paris 1995 peut nous aider ainsi que les qataris dans la réflexion sur l’éthique.
Weber disait : « toute activité orientée selon l’éthique peut être subordonnée à deux maximes totalement différentes et irréductiblement opposées. Elle peut s’orienter selon l’éthique de la responsabilité [verantwortungsethisch] ou selon l’éthique de la conviction [gesinnungsethisch]. »
Il y a une opposition abyssale entre l’attitude de celui qui agit selon les maximes de l’éthique de conviction – dans un langage religieux nous dirions : « Le chrétien fait son devoir et en ce qui concerne le résultat de l’action il s’en remet à Dieu » -, et l’attitude de celui qui agit selon l’éthique de responsabilité qui dit : « Nous devons répondre des conséquences prévisibles de nos actes.«
Weber concluait provisoirement ce sujet en disant : « Aucune éthique au monde ne peut nous dire non plus à quel moment et dans quelle mesure une fin moralement bonne justifie les moyens et les conséquences moralement dangereuses. »
Du haut de ses 38 ans l’émir du Qatar vient de mettre sur la table un des sujets les plus complexes mais nécessaire pour que son pays devienne un Etat digne de ce nom.
Le propos était aussi à destination probablement du Prince héritier de l’Arabie saoudite, MBS, dans l’horrible assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi ou des milliers de morts au Yémen.
Question que nous posons à l’émir du Qatar : peut-on parler réellement d’éthique dans un pays où la démocratie est au balbutiement et où l’éducation passe par le filtre de la religion ?
» la richesse de l’Emirat devait être associée à des valeurs éthiques et morales » quelles paroles magnifiques ! Elles ne m’étonnent nullement de sa part . Puisse ce Prince être aidé à réaliser ces si belles paroles !