Depuis quelques années le Qatar s’avance prudemment en Algérie en matière économique, depuis quelques mois il se rapproche ardemment politiquement de ce pays.
La crise dans le Golfe persique redistribue les cartes politiques
Les trois pays du nord Afrique, Tunisie, Maroc et Algérie sont le point de mire des pays du Golfe comme l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis ou le Qatar. La crise dans le Golfe persique initiée le 5 juin 2017 a accéléré certains processus tant en Tunisie où le Qatar s’est réengagé, qu’au Maroc où la concurrence entre l’Arabie saoudite et le Qatar donne un pouvoir important à Mohammed VI, le vingt-troisième monarque de la dynastie alaouite.
Si l’Arabie saoudite a des difficultés avec l’Algérie rebelle, celle-ci ne supportant aucune emprise, le Qatar qui a maintenu un filet économique avec ce pays, notamment avec l’aciérie de Bellara, multiplie les rencontres au plus haut niveau pour prendre un avantage politique. L’Algérie fait partie des poids lourds de la zone MENA, (Moyen Orient et Nord Afrique).
Le Qatar a saisi l’opportunité de la cause palestinienne pour accentuer sa différence avec l’Arabie saoudite. La décision de Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale de l’état d’Israël permet au Qatar et à l’Algérie de partager une vision commune. Comme l’indique le média « dia algerie» « Dans une déclaration à la presse, Cheikh Mohamed Ben Abderrahmane Al-Thani a indiqué au sujet de la situation dans le région, que la cause palestinienne a été abordée avec Messahel, affirmant à ce propos, « leurs positions et leur soutien indéfectible à cette cause et au droit du peuple palestinien à établir l’Etat de Palestine aux frontières de 1967 avec El-Qods Echarif comme capitale ». A cet égard, le chef de la diplomatie qatarie a fait part de son rejet des « dernières décisions annoncées par le président américain Donald Trump et qui sont, a-t- il souligné, « une entrave au processus de paix » dans la région. »
Une belle opportunité pour le ministre des affaires étrangères du Qatar Mohamed Ben Abderrahmane Al-Thani qui sait à quel point la position de l’Arabie saoudite est ambiguë en ce moment sur l’affaire palestinienne. Toutefois, le ministre qatarien sait aussi que l’Algérie est beaucoup plus prudente par rapport au Hamas, il est donc attentif à ne pas faire de faux pas, car l’Algérie pourrait vite demander au Qatar de prendre ses distances.