La crise dans le Golfe est bien plus grave que certains l’imaginaient. L’absence de dirigeants du premier niveau, saoudiens ou émiratis est bien un message à l’adresse de l’émir du Qatar et même à l’émir du Koweït.
L’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ne veulent plus perdre leur temps avec le Qatar
La réunion du Conseil de Coopération du Golfe a tourné court et l’ambiance était sombre malgré les sourires de façade des deux émirs, Koweït et Qatar. Les autres dirigeants, Arabie saoudite, Bahreïn et Emirats arabes unis avaient envoyé leur ministre des affaires étrangères ou un personnage du même niveau. Même le Sultan d’Oman ne s’est pas déplacé.
En conclusion de cette journée inutile mais nécessaire, l’émir du Koweït a indiqué qu’il fallait modifier l’objet du Conseil de Coopération du Golfe pour éviter les blocages, se référant à la crise en cours. Et il a rajouté qu’il continuait la médiation entre le Qatar et le quatuor.
La crise dans le Golfe est bien plus grave que certains l’imaginaient. L’absence de dirigeants du premier niveau saoudiens ou émiratis est bien un message à l’adresse de l’émir du Qatar et même à l’émir du Koweït. L’émir du Koweït poussé par les USA a tenté un rapprochement physique entre les protagonistes de la crise initiée le 5 juin 2017, ceci a été peu apprécié par l’Arabie saoudite, le Bahreïn, et les Emirats arabes unis car le Qatar n’a fait aucune avancée séreuse en dehors de l’accord avec les américains sur la surveillance du financement du terrorisme.
L’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ne veulent plus perdre leur temps avec le Qatar. Quand on ne croit plus à la discussion il faut agir, c’est ce que semblent dire saoudiens et émiratis avec la mise en place d’une commission conjointe de coopération. Elle sera chargé de la «coopération et de la coordination» entre les deux pays dans les domaines militaire, politique, économique, commercial et culturel, selon le décret du président des Emirats, cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane.
Une façon que certains qualifieront d’hypocrite car c’est le signal de la fin du Conseil de Coopération du Golfe dans sa forme actuelle. On se souvient, il y a quelques jours, des propos du ministre des affaires étrangères saoudiennes, il disait, l’affaire du Qatar ce n’est pas grand-chose, une première étape suivie par l’absence de dirigeants de premier niveau au Sommet du CCG. De l’hypocrisie on vient de passer à l’humiliation, traitant le Qatar de quantité négligeable.
L’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis n’accordent plus leur confiance aux dirigeants du Qatar quelques qu’ils soient et compte tenu des échéances de l’après pétrole, ils ne veulent plus perdre leur temps. Par cet accord bilatéral très élargi ils montrent le chemin aux autres pays du Golfe et peut être même au-delà.