Tiré de nos archives pour aider à la compréhension du conflit au Yémen.
La clarification avant la négociation
La confusion règne ce 30 mars 2015 au Yémen alimentée par chacun des trois leaders du pays, sous l’œil attentif d’Al Qaida au Yémen, de l’Organisation de l’Etat islamique, des pays du Golfe arabe (CCG) et de l’Iran. Compte tenu de la position stratégique en matière maritime du Yémen, ce désordre pourrait devenir un problème autre que régional. Mais pour l’instant les américains et les britanniques présents dans cette région reculent de quelques centaines de kilomètres et observent la clarification qui devrait avoir lieu. Tous ceux qui espéraient à juste titre éviter un conflit vont devoir attendre. Il est certain que les éléments d’une négociation dans l’intérêt du Yémen et de ses habitants ne sont pas réunis. Chacun des trois leaders, Abd-Rabou Mansour Hadi dans le rôle du président élu, Abdel Malek Al-Houthi le chef des milices chiites dans le rôle du rebelle conquérant et Ali Abdullah Saleh dans le rôle du fourbe marionnettiste, souhaitent s’approprier ou du moins avoir le leadership du Yémen.
Alors que l’Arabie saoudite amasse des troupes à la frontière commune avec le Yémen dans le cas d’une poussée de fièvre des Houthis, le président Hadi demande que les pays « frères sunnites » interviennent dans son pays. Hier l’ancien président Ali Abdullah Saleh a indiqué que c’était une affaire de yéménites et qu’il était hostile à une intervention externe. Pendant ce temps-là les Houthis confortent leur conquêtes autour de Taez afin de préparer la prise d’Aden et de chasser du territoire yéménite Hadi. L’Iran soutien l’avancée des Houthis sans mettre de moyens supplémentaires et se tient prêt à renforcer son effort en cas d’invasion des pays du CCG.
Sommes-nous à la veille d’une tempête comme l’indique le journaliste Mshari Al-Zaydi dans son article « Prepare for the Yemeni Storm » ? Ce n’est pas certain, toute au plus on devrait parler d’une clarification armée avant une négociation. Quant au lieu de la futur négociation, plus tard, que ce soit Riyad où Doha cela importe peu, ce qui compte est de savoir ce que chacun des trois leaders veut vraiment et ce que les autres sont prêts à accepter, or pour l’instant aucun des trois ne tient compte des deux autres, chacun croyant détenir les clés de la solution.
Combien de temps peut prendre cette clarification et doit- elle forcement être violente ? Les trois leaders du Yémen porteront devant le peuple du Yémen et bien au-delà de la région une responsabilité évidente des événements qui vont se succéder.