Loin de calmer les ardeurs du Qatar alors qu’un boycott partiel frappe le pays, les responsables de Qatar Tourism Authority (QTA) s’attaquent à des marchés comme la Chine, l’Inde et la Russie. Certainement le Qatar fera un geste pour les gardiens de la tradition qatarienne, il aidera à fortifier les murailles qui entourent leurs demeures et offrira les services d’une police privée pour les protéger des regards inquisiteurs des visiteurs d’un jour, d’une semaine ou plus, si affinités.
Pour les qataris, la diversification passe aussi par le tourisme
Une des causes profondes de la rupture d’une partie de la population qatarie avec ses dirigeants est bien la volonté de continuer à faire venir le monde entier dans leur si petit pays. Vu d’avion, le Qatar avec ses 11 586 km² ressemble fort à une petite péninsule accrochée à l’Arabie saoudite. Doha, sa capitale rime avec oasis. Un îlot qui veut contenir le sable des déserts qui l’entourent. Si pendant votre voyage vous subissez une tempête de ce sable, vous verrez que les hommes ne maîtrisent pas tout.
Il y a quelques années, l’ancien émir Hamad voulu ouvrir son pays au reste du monde, au grand dam des conservateurs wahhabites qui vivotaient tranquillement. Ils étaient loin de se douter de l’ampleur que ces étrangers allaient représenter. Pour adapter ses infrastructures moyenâgeuses à une mondialisation désirée, les dirigeants de ce pays ont fait venir 2,4 millions d’étrangers. Tout qatari regardant autour de lui, se trouve entouré par 9 étrangers qui sont venus avec leur langue, leur religion et leurs pratiques de vie. Il s’est développé à Doha un curieux langage, un sabir, enrichi constamment de nouveaux apports. Finalement, au milieu de tous ces étrangers, les 300 000 qatariens sont isolés dans leur propre pays. Mais plus que jamais, au centre d’une crise qui se traduit par un boycott partiel du pays qatarien, ces visiteurs de quelques jours ou pour des années représentent un espoir pour le Qatar. L’économie ne peut pas dépendre à ce point des ressources liées aux hydrocarbures. La diversification passe par des travailleurs expatriés pour faire fonctionner le pays au quotidien et par des touristes réguliers.
Le Qatar ouvre grand ses portes aux touristes du monde entier
Si avant le 5 juin 2017, début de la crise initiée par l’Arabie saoudite, le Bahreïn, les Emirats arabes unis et l’Egypte contre le Qatar, ce pays était difficile d’accès, depuis cette date, il ne cesse de dire au monde entier « venez nous visiter.» Ainsi, 80 pays ont été exemptés de visas d’entrée au Qatar à condition de détenir un passeport valide d’au moins 6 mois et un billet de retour confirmé.
En quelques années ce sont près de 10 millions de visiteurs qui ont fait un séjour au Qatar. Neuf bureaux de promotions ont ouverts leurs portes dans le monde et 260 campagnes de promotions ont été lancées. Pour tenir leurs objectifs, les qataris viennent de s’attaquer à trois marchés qui représentent une avancée considérable en cas de réussite, la Chine, l’Inde et la Russie.
Les qatariens chassent souvent en meute, dans ce cas précis, ils vont à la conquête de ces pays avec leur transporteur aérien national, Qatar Airways. Lorsque les distances sont importantes, le prix du billet d’avion pèse dans le coût global, le transporteur qatarien, grand patriote, fait le nécessaire pour réduire le montant du billet sans se mettre sur la paille.
Le Qatar aura misé au final 20 milliards de dollars sur ce secteur économique, le tourisme. Les dirigeants entendent les angoisses des conservateurs qatariens mais persistent dans leurs objectifs de diversifications afin de préparer l’avenir du pays. Certainement le Qatar fera un geste pour les gardiens de la tradition qatarienne, il aidera à fortifier les murailles qui entourent leurs demeures et offrira les services d’une police privée pour les protéger des regards inquisiteurs des visiteurs d’un jour, d’une semaine ou plus, si affinités.