Le vent ce matin à Doha apporte en un peu de fraicheur mais dans la journée il va brasser une chaleur qui oblige à se réfugier dans tout lieu climatisé pour survivre, si vous restez dehors, vous pouvez avoir la sensation d’étouffer.
Une angoisse maîtrisée
Un expatrié au Qatar, ces jours-ci, doit être capable de se dépasser pour ne pas sombrer dans la sinistrose. Au-delà des discours officiels lénifiants, depuis ce foutu boycott, la vie est devenue plus incertaine. Ce n’est pas tant le risque d’une guerre, mais plutôt cette lutte fratricide entre états du Golfe persique qui paraît insensée. Ceux qui s’embrassaient hier, en prétendant être des frères, prennent un malin plaisir à se détruire depuis le 5 juin 2017. Ce qui semblait être un lieu propice pour gagner un peu d’argent devient plus que jamais « une prison à ciel ouvert. »
Le plus embêtant est de ne pas voir une possible fin de cette crise. Pourtant on a vu du beau monde tenter une réconciliation, la France a même envoyé un émissaire spécial, Bertrand Besancenot ancien ambassadeur de France au Qatar et en Arabie saoudite, pour tenter d’asseoir autour de la même table le quartet des boycotteurs avec les autorités qatariennes. Rien ne bouge, chacun campe sur ses positions et cette crise larvée, chaque jour, apporte son lot de désolation. Chaque partie distille des informations souvent invérifiables et les supporters des deux camps s’étripent par médias interposés pour soutenir son camp. La dernière en date prête à sourire, les difficultés judiciaires de Nasser al Khelaifi seraient dues aux Emirats arabes unis, jaloux du Qatar. Laissons dire le droit, nous verrons bien si BeIN Sports s’est mise hors la loi ou pas ?
Les Emirats arabes unis deviennent la cible du Qatar. D’ailleurs, d’une manière plus générale à partir d’aujourd’hui au niveau international, il sera organisé des manifestations contre les Emirats arabes unis. « Débutant le 15 octobre, cette initiative vise à dénoncer les agissements des autorités d’Abou Dhabi considérées comme contraires aux droits de l’homme et menaçant l’équilibre régional. » C’est l’ambassadeur officieux du Qatar qui en parle sur son site. Il est probable que chaque manifestation réunisse entre 15 et 50 personnes, des militants qui soutiennent le Qatar, nous verrons bien en France si les médias parlent de cette « importante » initiative. Peut-on réellement parler des droits de l’homme dans cette partie de la planète, le Golfe persique ?
Le vent ce matin à Doha apporte en un peu de fraîcheur mais dans la journée il va brasser une chaleur qui oblige à se réfugier dans tout lieu climatisé pour survivre, si vous restez dehors, vous pouvez avoir la sensation d’étouffer.
Survivre en attendant des jours meilleurs, c’est le mot le plus employé à Doha en ce moment. Heureusement que la plupart des expatriés ont développé leur système de résilience et quelques fois jusqu’à devenir des « mercenaires.» La règle pour un expatrié est simple, s’il n’est pas content, dès que c’est possible, il s’en va ailleurs…