Il devait être annoncé le 6 octobre, il pourrait l’être samedi 14 octobre 2017, un gouvernement en exil pour le Qatar, pourquoi faire et avec qui ?
L’immense tribu al Thani
Lorsqu’on regarde l’importance des tribus, clans et familles qatariennes, sur les 300 000 qataris les « al Thani » représentent au moins 12 % de la population. Alors il n’est pas étonnant que dans le lot quelques-uns puissent être en « opposition » aux al Thani au pouvoir et d’aucuns même en prison.
Nous avons déjà eu l’occasion de vous parler d’Abdullah bin Ali al-Thani descendant de la famille royale du Qatar. Il vit actuellement en Arabie saoudite. Il avait envoyé un message indiquant qu’il est disponible et légitime pour conduire sur le bon chemin les qatariens englués dans une crise sans fin.
Le 4 octobre, Sultan Bin Suhaim al-Thani, membre de la tribu al Thani a déclaré qu’il y aurait une « décision historique » la semaine prochaine. Il parlait sans doute d’un gouvernement des membres de l’opposition en exil. Il devait être annoncé le 6 octobre, il pourrait l’être samedi 14 octobre 2017.
Deux autres personnes pourraient participer à ce gouvernement hypothétique, Fawaz al-Attiya, un ancien porte-parole du Qatar qui a eu des démêlés avec l’ancien premier ministre du Qatar HBJ. Et l’homme d’affaires Khaled al -Hail, qui a organisé une Conférence sur le Qatar à Londres mi-septembre.
Un gouvernement en exil pourquoi faire et avec qui ?
Au-delà des 4 personnes que nous venons de citer il est difficile de retenir d’autres noms crédibles. Il est certain que depuis l’arrivée au pouvoir du « jeune Tamim al Thani » quelques anciens, digèrent mal cette accélération de l’histoire du Qatar, sans concertation. Comme nous l’indiquions hier, une partie de la population, qualifiée de conservateurs, refuse que les fondamentaux du Qatar soient remis en question.
Mais cela ne constitue pas un programme de gouvernement, il faut rechercher dans le message d’Abdullah bin Ali al-Thani une ou des indications. Pour celui-ci le point essentiel réside dans la stabilité du Golfe, sans cela il est difficile d’imaginer un futur pour l’ensemble des états qui le composent. « I hurt deeply while watching the situation getting worse, it has reached to a point of direct incitement against the stability of the Gulf, interference in others affairs, which pushes us to a destiny that we do not want, as what happened in countries that entered the adventure tunnel, and ended in chaos and destruction with scattered losses.
Pour beaucoup de qatariens, Abdullah bin Ali al-Thani est l’homme de l’Arabie saoudite, absent depuis plusieurs décennies de l’histoire du Qatar. La confiance sera difficile à établir. Nous verrons bien dans les jours à venir si d’autres arguments sont avancés et d’autres noms apparaissent. Pour l’instant, dans l’état de nos connaissances, cet événement qualifié d’historique parait pour le moins peu crédible et avec des objectifs à clarifier.