Pendant que les populations souffrent de cette crise dans le Golfe, les dirigeants du Qatar et de l’Arabie saoudite trouvent le moyen de faire capoter une première discussion téléphonique.
Quand on n’a rien à se dire il vaut mieux ne pas se parler
Le spectacle offert par les deux dirigeants saoudien et qatari est pitoyable. Sans doute à la demande de Trump, l’émir du Qatar a appelé le prince héritier de l’Arabie saoudite, pour établir un premier contact. Malheureusement, les agences officielles des deux pays ont trouvé le moyen de bloquer cette approche, en essayant d’affaiblir le dirigeant de l’autre pays. Pendant que les populations souffrent de cette crise dans le Golfe, les deux dirigeants du Qatar et de l’Arabie saoudite s’engluent dans des gamineries insupportables.
La crise ne peut pas être résolue rapidement, car les sujets mis en avant par les boycotteurs du Qatar sont importants et touchent à la souveraineté de ce pays. Il faudra des négociateurs qui ont envie d’aboutir à un compromis pour que la situation évolue. Or, le seul pays qui était un peu crédible dans cette histoire sans fin, le Koweït, vient lui aussi de perdre une partie de sa crédibilité en se rendant aux US pour rencontrer le président Trump. Celui-ci, après avoir mis le feu dans le Golfe, se pose en médiateur, portant ainsi un mauvais coup à l’émir du Koweït, le négociateur en titre et reconnu par les deux parties.
La crise en cours doit être traitée entre gens du Golfe et non par des personnes externes qui compliquent à souhait la situation, souvent pour leur propre intérêt, ce qui est le cas flagrant pour les US. Il devient indispensable pour le Qatar d’imaginer un futur où les américains ne soient pas leurs alliés privilégiés, car dans cette affaire du boycott, ils portent une lourde responsabilité. Un rapprochement important avec la Chine serait une piste à exploiter.