Si vous observez le Qatar quelques temps, vous serez surpris par son inconsistance, tout est possible dans ce pays, le meilleur comme le pire.
Un pays au stade de l’adolescence
L’adolescence est une phase du développement humain physique et mental qui se produit pendant la période de la puberté jusqu’à l’âge adulte.
En septembre 1971, le Qatar sortait du protectorat britannique pour voler de ses propres ailes. En 1995, Hamad bin Khalifa al Thani démet son père de ses fonctions d’émir et accélère le processus d’intégration du Qatar dans le monde moderne. Sa dérive en matière de politique étrangère, met son pays en danger. Il est démis de ses fonction par Obama à la demande des saoudiens et émiratis. Il laisse le pouvoir à son fils Tamim en juin 2013, en accord avec ses voisins qui souhaitent un retour politique du Qatar dans ses terres et dans l’esprit général du grand frère saoudien. Tamim le malin, nouvel émir du Qatar, se rapproche en apparence du reste des autres pays du Golfe persique, mais en réalité il prépare une autonomie de son pays en confortant ses relations notamment avec un pays comme la Turquie. Après plusieurs avertissements ses voisins sanctionnent le Qatar en mettant en place un boycott depuis le 5 juin 2017.
Sortir du stade de l’adolescence
Finalement si ce boycott crée certaines difficultés, il peut être aussi l’opportunité pour le Qatar de rentrer dans le monde des adultes et couper le cordon avec les saoudiens. Les qatariens peuvent par leurs actes démontrer cette nécessaire évolution qui fera d’eux des responsables « fiables » et consistants.
Quelques exemples qui pourraient le montrer :
1 – Cesser de faire d’Al Jazeera une chaine militante. Pour cela, il faut revoir la ligne éditoriale et nommer un responsable des programmes avec une équipe chargée d’équilibrer l’information souvent à charge. A terme cela pourrait être bénéfique pour l’audience d’Al Jazeera et source d’apaisement dans plusieurs lieux de notre planète.
2 – Abolir définitivement la peine de mort. Voilà de nombreuses années qu’elle n’est plus appliquée et il faut s’en féliciter, il est temps d’aller au bout de la logique.
3 – Reconnaître que tous les expatriés, en particulier les employés de maison, sont des êtres humains qui doivent disposer d’un droit du travail.
4 – Procéder en 2018 aux élections législatives. Acte politique totalement ouvert aux femmes qatariennes, afin d’entendre un autre son que le petit commando qui conduit le pays.
5 – Lorsque une loi est signée par l’émir elle doit être appliquée à tous de la même manière, qatari comme expatrié. La justice doit être plus autonome et plus près du quotidien. L’exemple de la récente loi 13-2017 sur les conflits entre salariés et employeurs du privé, hors employés de maison, le prouve. Lintention est bonne mais dans la réalité on crée à nouveau des goulots d’étranglements. Plus grave pour accéder au Labor Dispute Resolution Committee, il y a toujours le passage obligatoire par l’employeur avec les menaces pourtant connues par ceux qui ont rédigé cette loi.
6 – de nombreux autres problèmes du quotidien dont le commando qui dirige le pays laisse en suspens…
Tout est prêt pour que le Qatar franchisse une étape pour qu’il devienne un état politiquement adulte. Les dirigeants en sont-ils capables ? Nous le verrons prochainement !