La France doit- elle livrer les Rafales au Qatar ou attendre une hypothétique fin de la crise ? Toujours dans l’impasse, les interventions extérieures compliquent encore plus la situation.
Une crise bien plus profonde que l’on imaginait
Le 5 juin 2017 annonce de la rupture diplomatique entre l’Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Egypte contre le Qatar sur deux thèmes : financement du terrorisme par le Qatar et rapprochement avec l’Iran. Mise en place d’un blocus terrestre, maritime et aérien afin d’isoler le Qatar, qualifié de dangereux pour la sécurité nationale de ces quatre pays.
Le 6 juin 2017 par deux tweets à 15h 36 et 15h 44, le président américain Trump estime que l’embargo qui frappe l’émirat gazier marquera «peut-être le début de la fin du terrorisme.» Ceci est perçu comme un feu vert encourageant les « assiégeants.»
Le 7 juin 2017, le Parlement turc approuve le déploiement de militaires au Qatar en vertu de l’accord de défense signé en 2014 avec l’émirat.
Le 9 juin 2017, Publication de la liste des personnes et organismes considérés comme « terroristes » par l’Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Egypte.
Le 10 Juin 2017 premières livraison alimentaire par avion depuis l’Iran.
Le 12 juin 2017, le Qatar tente de transformer cette crise en affaire juridique.
Le 13 juin 2017, livraison alimentaires depuis la Turquie par mer.
Le 14 juin 2017, Rex Tillerson le chef de la diplomatie américaine tente de déminer la crise dans le Golfe et contredit Trump.
Le 17 juin 2017 le général américain, ministre de la défense, James Mattis vient au secours du Qatar.
Le 18 juin 2017 livraisons alimentaires depuis l’Algérie et le Maroc.
Le 21 juin 2017, véritable « coup d’état » Mohammad bin Salman est nommé Prince héritier en lieu et place de Mohammad bin Nayef.
Le 23 juin 2017, le Koweït remet au Qatar 13 demandes en provenance de ses adversaires, demandes non négociables. Un délai de dix jours se terminant dimanche 2 juillet est mis en place pour apporter les réponses adéquates.
Le 28 juin 2017, alerte sur le riyal qatari mais le Qatar tient bon.
Le 1 juillet 2017, Youssef Al Otaiba, l’ambassadeur des Emirats arabes unis aux USA, objectif : persuader Trump de se tenir maintenant à l’écart de la crise.
Le 2 juillet 2017, fin du délai accordé au Qatar pour répondre aux 13 demandes des boycotteurs. Accord d’un délai supplémentaire de 48 heures.
Le 3 juillet 2017, le Qatar apporte une réponse négative aux 13 demandes de ses adversaires jugeant globalement qu’elles ont été rédigées pour être refusées et mettant en cause sa souveraineté.
Le 4 juillet 2017, l’émir du Qatar redonne signes de vie en allant dans un restaurant et saluant les présents.
Le 5 juillet 2017, réunion du Caire pour examiner les réponses apportées par le Qatar et pour examiner les prochaines échéances. Après la réponse négative du Qatar les quatre initiateurs de la crise jugent « nulle et non avenue » les 13 demandes et informent qu’ils vont agir en conséquence au jour et à l’heure qu’ils choisiront.
Le 5 juillet 2017, il est bon de rappeler que le 6 septembre 2016, la Russie et le Qatar signaient un accord militaire.
Le 7 juillet 2017, les US ne sont plus fiables dans cette crise, après Tillerson désavoué par Trump bientôt le tour de Mattis ?
Le 8 juillet 2017, messages des belligérants à l’adresse du Qatar, ce n’est pas le peuple qatari qui est visé mais les dirigeants. Plus particulièrement visé, l’ancien émir Hamad bin Khalifa al Thani.
Le 9 juillet 2017, Boris Johnson ministre des affaires étrangères du Royaume Uni propose l’aide de son pays pour résoudre la crise, il prépare l’arrivée de son homologue américain.
Le 10 juillet 2017, arrivée de Rex Tillerson et son équipe à Koweït, pays de la médiation de cette crise. Le Secrétaire d’état américain compte bien renouer les liens entre membres du Conseil de Coopération du Golfe.
Al Arabiya média saoudien accuse le Qatar d’employer la sorcellerie pour se défendre.
Le 11 juillet 2017, l’Egypte particulièrement violent dans son propos contre le Qatar, interdit les navires de celui-ci d’accoster dans les ports du Canal de Suez.
Le 12 juillet 2017, les US et le Qatar signent un accord pour lutter contre le financement du terrorisme. Les belligérants adversaires du Qatar jugent l’accord insuffisant et ne font plus confiance au Qatar. L’accord à ce jour n’est pas signé par Trump.
Le 13 juillet 2017, Rex Tillerson quitte le Golfe sans vouloir rencontrer la presse. Constat d’échec, des propos venant des assiégeants indiquent que ce type d’intervention « extérieure » complique encore plus la situation, il faut laisser les deux parties se débrouiller ce que craint le Qatar.
14 juillet 2017, alors que Trump assiste au défilé du 14 juillet en France, force est de constater qu’il n’y a plus que lui pour résoudre ce conflit qu’il a aidé à mettre en place.
Arrivée, le 16 juillet de Jean-Yves Le Drian dans le Golfe, il pourrait bien être porteur d’un message pour le Qatar, » Trump ne fera rien pour arrêter ce conflit » et il indiquera sans doute les limites de la France dans l’accord d’alliance avec le Qatar en cas de conflit militaire.
La question est désormais posée de la livraison des Rafales au Qatar alors que la crise devrait se transformer en conflit.»
A suivre …