En 2016 la croissance de Djibouti a été de 6,5 %, elle devrait dans les années à venir augmenter, pouvant atteindre raisonnablement 10 %. Le seul élément perturbant et qui peut déstabiliser le pouvoir en place, est la répartition des richesses.
Le FMI a bon espoir
Dans un document en date du 4 avril 2017, le FMI affirme que grâce aux investissements en infrastructures, Djibouti pourrait devenir un pôle régional. Et d’expliquer : « Ce petit État situé dans une région aride de la Corne de l’Afrique, voisin de l’Éthiopie, pays enclavé, est fortement tributaire de son port en eau profonde. Djibouti développe son infrastructure de transports et de services publics pour tirer profit de sa situation stratégique qui en fait un centre de transbordement et un lieu d’établissement de bases militaires.
Les avantages de son emplacement stratégique n’ont toutefois pas été pleinement exploités. Dans le passé, la croissance a été irrégulière et insuffisante pour sortir la population de la pauvreté et créer assez d’emplois. Le taux de pauvreté est donc de 41 % environ, le taux d’extrême pauvreté de 23 % et le taux de chômage de 39 %. »
Les 2 chiffres à retenir
La population va dépasser légèrement 1 millions d’habitants en 2017 et le PIB par habitant sera en moyenne à 2 000 dollars. Or, c’est ce chiffre qui traduit en moyenne ne représente pas la réalité vécue des habitants de Djibouti. Les disparités sont profondes et les dangers augmentent. Tous les éléments sont réunis pour une déstabilisation profonde du pays. La terreur instauré en système, accompagné par une corruption sans bornes et une direction politique clanique empêchent une expression contestataire constructive dans l’intérêt de Djibouti. L’asphyxie des corps intermédiaires conduit toujours à une direction dictatoriale du pays quelques soit son habillage.
Lorsque dans un pays la croissance est limitée il est complexe d’assurer une répartition des richesses, dans le cas de Djibouti tel n’est pas le cas, puisque cette richesse produite est importante. C’est au moment où les marges existent qu’il faut faire l’effort de combattre l’extrême pauvreté et celle désormais ordinaire.
Kadar Abdi Ibrahim et l’insurrection des consciences collectives
Il faut aussi se créer des « marges politiques ». Le journaliste Kadar Abdi Ibrahim a produit un article dont la conclusion illustre cette voie à emprunter collectivement. » Il nous faut une insurrection des consciences collectives. Des hommes et des femmes de bonne volonté, inspirateurs de l’Etat de demain, armés de leurs seules convictions et déterminations. Il faudra que nous soyons, chacun dans son coin, avec le peu des moyens en sa disposition, les dépanneurs de la République. De la façon dont nous agissons actuellement, nous sommes devenus ses pires ennemis. Soyons sa dernière chance ! »
Image extraite de : Diraneh