La Vision 2030 de l’Arabie saoudite avec le Prince Mohammad bin Salman

Celui qui représente l’avenir de l’Arabie saoudite s’appelle désormais Mohammad bin Salman, prince héritier et porteur du projet destiné à diversifier l’économie du Royaume et à préparer l’après-pétrole. Une Vison 2030 qui ne règle pas l’essentiel. Comment un jeune saoudien peut imaginer son futur lorsque pour tout horizon il n’aura qu’un système économique capitaliste où « Dieu » a été transformé en « ressource ?»

Le futur de l’Arabie saoudite a un nom : Mohammad bin Salman

Pendant l’année 2016, celui qui vient d’être désigné Prince héritier de son père le roi Salman, a communiqué en se rendant dans les grandes capitales mondiales sur son projet Arabie saoudite Vision 2030. Plus simplement, comment préparer l’économie saoudienne à une diversification permettant de diminuer la dépendance au pétrole et imaginer l’après.

Le média Lorientlejour.com a fait une synthèse de ce projet global dont voici les principaux points :

– Vente en bourse de moins de 5% d’Aramco, première compagnie pétrolière au monde.

– Création d’un fonds souverain, avec des actifs de 2.000 milliards de dollars, le plus grand du monde.

– Multiplication par 6 des revenus non-pétroliers, qui passeraient de 43,5 milliards à 267 milliards de dollars.

– Augmentation de la part des exportations non-pétrolières de 16% à 50% du PIB.

– Augmentation de la contribution du secteur privé au PIB de 40% à 65% d’ici 2030.

– Augmentation de l’investissement étranger direct de 3,8% à 5,7% du PIB.

– Fabrication locale de la moitié des besoins militaires saoudiens. En 2016, l’Arabie saoudite était le quatrième importateur d’armes au monde avec 63,7 milliards USD.

– Augmentation de la participation des femmes à la force de travail de 22% à 30%

– Réduction du taux officiel de chômage de 11,6% à 7%…

Mohammad bin Salman (MBS) s’est largement inspiré de ce qui se fait aux Emirats arabes unis mais surtout de la Vison 2030 mise en place par le Qatar en 2010. La plus grande difficulté à laquelle va se heurter MBS est la mobilisation de la population et des cadres saoudiens. Si ce projet est nécessaire, il n’apporte rien de bien palpitant pour la « jeunesse saoudienne.» Certes, il y a un volet social et un petit pas sociétal mais pour l’essentiel, c’est bien une vision qui s’inscrit dans le capitalisme qui règne sur ce monde. On attend autre chose de celui qui demain veut être le porte-parole mondial d’une vision rigoriste de l’islam. Comment un jeune saoudien peut imaginer son futur lorsque pour tout horizon il n’aura qu’un système économique capitaliste où « Dieu » a été transformé en « ressource ? »

La jeunesse d’un dirigeant d’un pays n’est pas toujours synonyme de la mise en place d’un monde meilleur. Il arrive même parfois que n’ayant pas maîtrisé son ego, il confonde ambition et conquête du monde.