Il faut souhaiter que le Koweït arrive à éclaircir la situation conflictuelle entre les saoudiens, émiratis et le Qatar, car tous les qatariens qui en ont la possibilité mettront rapidement leur famille en sécurité à l’étranger et les expatriés ne tarderont pas. L’émir du Qatar doit s’exprimer, il ne peut se taire plus longtemps.
Le plan B du Qatar
La population globale du Qatar était au 31 mai 2017 de 2 699 602 habitants. La répartition est la suivante : 297 079 qataris et 2 402 523 expatriés. Chaque année, à partir de fin juin, une bonne partie des qataris quittent leur pays pour partir en congés à l’étranger où souvent ils possèdent une demeure.
La situation crée par les saoudiens et les émiratis risque d’accentuer ces départs. L’année scolaire se termine le 25 juin. Toutefois en cas de nécessité elle peut s’arrêter avant. Si dans quelques jours la pénurie s’installe à Doha à cause notamment de la fermeture terrestre avec l’Arabie saoudite, il est tout à fait possible que le Qatar mette en mouvement son plan B. Il s’agit d’évacuer une grosse partie des familles qatariennes et laisser sur place les 50 000 hommes et quelques femmes pour continuer à diriger le pays. En quelques jours le Qatar peut procéder à cet exode massif de ses 250 000 ressortissants à évacuer avec la contribution exceptionnelle de Qatar Airways. Une fois les familles évacuées les 50 000 qataris restant se mettraient « en mode combat ».
Les égyptiens pourraient être les premières victimes collatérales de ce conflit
Depuis hier matin de nombreux expatriés sont consternés par la situation. Ils savent que la situation peut empirer, même si un délai de 14 jours a été donné aux qataris résidents dans les autres pays du Golfe, tels que l’Arabie saoudite, Emirats Arabes Unis et Bahreïn, pour rentrer chez eux. Un étrange compte à rebours a commencé.
Cette inquiétude est d’autant plus importante que certains expatriés sont au Qatar avec leurs familles. Il y a certes une pénurie qui s’annonce pour les produits de première nécessité, mais il n’y a aujourd’hui aucune garantie quant à des lendemains meilleurs, ni qu’un conflit majeur puisse éclater, en cas d’échec de la médiation du Koweït. Les expatriés pourraient se retrouver au milieu d’un conflit, ce qui conduit un pays comme les Philippines qui a environ 260 000 personnes présentes au Qatar à interdire toute nouvelle arrivée ou retour dans ce pays tant que la situation ne s’est pas éclaircie. En outre, il est probable que les égyptiens qui sont au Qatar, environ 198 000, deviennent très rapidement, compte tenu du comportement de leur pays d’origine particulièrement hostile, des « persona non grata sur le sol qatarien. »
Alors que les USA s’inscrivent dans leur habituel double langage, la médiation du Koweït devient de la plus haute importance. Les koweïtiens ont demandé à l’émir Tamim de ne pas envenimer la situation en s’exprimant, ceci n’est pas tenable, les qataris et les expatriés attendent avec impatience un message clair de la part du dirigeant du pays.