Plus personne n’est à l’abri au Qatar, la restructuration de Qatar Foundation crée un stress dont on ne mesure pas forcement les conséquences. Hier soir, un de nos interlocuteurs nous disait : « On préfère mettre 600 millions pour recapitaliser beIN Sports en France alors qu’on supprime des emplois, chez nous au Qatar.»
La société qatarie s’interroge
Que reste-t- il encore de solide au Qatar puisque même Qatar Foundation continue sa restructuration ? Le média Doha News annonce le licenciement de 800 salariés de cette institution qatarie créée il y a 22 ans par l’émir Hamad et sa femme Scheikha Moza. La pierre angulaire de la réflexion et de la recherche qatarienne, véritable laboratoire de ce pays, contrainte de licencier une fois de plus. La crise économique n’épargne plus aucun secteur, mais certaines décisions prises par quelques-uns vont finir par saper les bases même du « vivre ensemble qatarien ».
Si les qatariens comprennent qu’avec la crise chacun doit faire des efforts, un de nos interlocuteurs, hier soir me tenait ce propos : « On préfère mettre 600 millions pour recapitaliser beIN Sports en France alors qu’on supprime des emplois, chez nous au Qatar.» « Cela ne peut pas durer ? »
Qatar Foundation est un débouché important pour la jeunesse qatarienne, cette restructuration crée un stress dont on ne mesure pas forcement toutes les conséquences sur le moral de ces étudiants qui entrent en activité. Il ne faudrait pas qu’ils commencent à douter de leurs dirigeants, car si on rajoute à cela le développement des inégalités, les ingrédients se mettent en place pour une explosion sociale.
Le dernier coup d’état au Qatar date de 1995, lorsque l’émir Hamad déposséda son père du pouvoir. Depuis, une certaine accalmie règne en apparence, mais les vieux démons sont seulement en sommeil, tout porte à croire qu’ils pourraient se réveiller à nouveau, si la gestion du pays continue à ignorer dans le concret la jeunesse qatarienne.