France 5 au secours d’Erdogan

Viel habitué de C dans l’air l’émission de France 5 TV, j’ai rarement vu autant les participants cautionner le président Turc. Caroline Roux l’animatrice elle-même s’est interrogé sur le ressenti des téléspectateurs. Le sondage sur l’instant disait l’inquiétude mais 48h plus tard disait le contraire, grossière manœuvre.

 

À quoi joue la Turquie ?

Les invités de Caroline Roux la journaliste qui animait ce débat :

Balci Bayram, Ingénieur de recherche au CNRS, Chercheur en science politique et civilisation arabo-islamique au CERI-Sciences Po.

Hala Kodmani, Journaliste, Journaliste franco-syrienne, elle travaille pour le quotidien Libération.

Pascal Boniface, Directeur de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), Spécialiste des questions de géopolitique, de géostratégie et d’impact du sport dans les relations internationales, Pascal Boniface est directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques.

Jean-Dominique Merchet, Journaliste spécialiste des questions militaires au quotidien l’Opinion, Journaliste spécialiste des questions militaires et de défense pour le quotidien l’Opinion, Jean-Dominique Merchet est l’auteur du blog Secret défense.

Alors que le sondage réalisé par la chaine France 5 en posant la question : « L’évolution de la Turquie vous inquiète–t-elle ? » donnait vers 19 plus de 85 % des interrogés inquiets de la situation en Turquie. Deux jours plus tard comme par hasard le NON l’emporte avec 59 %, grossière manœuvre. Le débat a donné une étrange sensation, comme si l’émission venait au secours d’Erdogan et de la Turquie « abandonnée et incomprise par ces égoïstes d’européens. Il manquait franchement un contradicteur dans cet émission @CdanslairF5 .

 

Le résumé de présentation

La confusion demeure toujours en Turquie autour des auteurs de l’attentat de Gaziantep qui a fait 54 morts samedi. Mais dans ce pays où l’agitation du putsch manqué perdure, où les relations avec les pays occidentaux se refroidissent et les attaques terroristes se multiplient, les autorités ont décidé d’intensifier leur lutte contre l’Etat islamique.

Après avoir mené des bombardements contre le groupe terroriste hier, l’armée turque et les forces de la coalition internationale antidjihadistes ont lancé ce mercredi matin une vaste opération, baptisée « Bouclier de l’Euphrate », pour chasser Daech de la ville syrienne de Jarablos. Ce déploiement militaire entre dans le cadre de sa lutte pour « nettoyer » sa frontière de la présence de l’EI mais aussi des milices kurdes qualifiées d’organisations terroristes. Et pour cela la Turquie compte bien s’impliquer beaucoup plus en Syrie.

Lundi soir, le Premier ministre Binali Yildirim a exhorté tous les protagonistes impliqués dans le conflit syrien – Russie, Etats-Unis, Iran – à unir leurs forces pour « ouvrir une nouvelle page ». Quelques jours auparavant, il avait annoncé que la Turquie allait jouer un rôle plus actif dans ce conflit, en déployant de nombreux chars près de la frontière syrienne en face de la localité de Djarablous.

Mais quelle va être la position de l’Europe et des Etats-Unis face à ce « nettoyage » ? Quelles sont les ambitions d’Erdogan pour son pays et dans la région ? Et la Turquie est-elle un allié fiable de l’Otan ? Plusieurs de ces sujets devraient être abordés ce mercredi, lors de la rencontre à Ankara entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et le vice-président américain Joe Biden dans un contexte de tensions entre les deux pays depuis le coup d’Etat manqué et le refus de Washington d’extrader le prédicateur Fethullah Gülen.

L’écrasante majorité des Turcs semble convaincue de la responsabilité de l’ex-imam, exilé aux Etats-Unis et principal opposant au président turc, dans la tentative de coup d’État avorté qui a été suivi depuis d’une purge sans précédent de ses partisans dans le pays. Armée, éducation, fonction publique, médias, milieux d’affaires, société civile… Depuis le 15 juillet dernier, près de 80 000 fonctionnaires ont été suspendus de l’administration publique, plus de 5 000 ont été licenciés. 40 000 personnes ont été arrêtées, dont 20 000 ont été placées en détention.

En cours…