La croissance demeure soutenue au Qatar grâce à l’intervention du gouvernement qui toutefois continue à s’endetter. La dette publique de l’Etat du Qatar devrait passer de 31.7 % du PIB en 2014 à 54.7 % du PIB en 2018.
Le secteur hors hydrocarbures tire la croissance vers le haut
Premier producteur au monde de Gaz Naturel Liquéfié, troisième producteur de gaz au niveau mondial, producteur de pétrole, le Qatar pourtant est en voie de réussir à dégager une part importante de ses revenus grâce au secteur hors hydrocarbures. Si en 2014 le secteur hors hydrocarbures représentait 48,9 % du PIB en 2015 il atteint 63.8 % du PIB. Une réussite induite par la baisse brutale du prix des hydrocarbures, par une économie soutenue par le gouvernement qui a mis en place une première strate de mesures conduisant à la maitrise du budget du Qatar, même si cela est insuffisant. Il est prévu un déficit budgétaire pour les exercices 2016 – 2017 – 2018 – 2019. Pour 2016, le déficit budgétaire sera sans doute de 7 %, il devrait en moyenne pour les 3 autres années se situer à 5 % du PIB.
Le soutien apporté par le gouvernement qatarien notamment à travers la continuation des travaux d’infrastructures, même s’il a été revu à la baisse et priorisé, demeure important pour la croissance. Si la Qatar National Bank (QNB) demeure optimiste avec une croissance moyenne de 3.8 % sur 2016 à 2018 d’autres organismes la situent autour de 3.2 %. Ce soutien gouvernemental à un prix, la dette publique de l’Etat du Qatar devrait passer de 31.7 % du PIB en 2014 à 54.7 % du PIB en 2018 certains organismes étant encore plus pessimistes.
Si Qatar Airways se félicitait récemment de ses bons résultats à cause en particulier de la baisse des hydrocarbures, pour l’économie du Qatar ces prix doivent remonter un peu à la fois, afin de dégager des marges permettant d’augmenter les ressources de son fonds souverain QIA, assurance pour le futur et garantie pour son endettement.
Evidemment le Qatar va mettre en œuvre d’autres strates d’économies afin de maitriser ce déficit public, mais il ne peut aller trop loin et trop vite sans déstabiliser la population qatarienne qui subit déjà une hausse des prix. Les marges de manœuvres du Qatar existent tel que l’endettement ou une hausse des prélèvements publics mais ces deux ingrédients ne peuvent pas être utilisés à long terme.
Cette crise est salutaire pour se séparer du superflu, elle est mal vécue par les qatariens certes, mais si le gouvernement tient bon la barre sans faire d’excès notamment en matière militaire, avec la dynamique du secteur privé, il pourrait soit dès 2019 ou 2020 retrouver un équilibre budgétaire et venir nourrir sa « cagnotte » pour les futures générations.