Pour certaines personnalités le Qatar peut être un refuge doré, à condition de ne pas vouloir quitter ce pays, est-ce le cas pour Karim Wade ?
Une affaire politique qui empoisonnait la vie politique du Sénégal
Karim Wade, fils Abdoulaye a été condamné, pour enrichissement illicite, à six ans de prison au mois de mars 2015. Il était détenu depuis avril 2013 et libéré il y a quelques jours par une grâce présidentielle du président du Sénégal Macky Sall. Celui-ci a succédé à Abdoulaye Wade père de Karim. Cette condamnation est passée par un tribunal exceptionnel qui existait sur le papier mais ne s’était jamais réuni, la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI). Une affaire rondement menée, mais garder en prison jusqu’au bout de la peine, le fils de l’ancien président du Sénégal, était un poison lent aux effets inconnus.
Macky Sall a demandé, pour se sortir de cette affaire, l’aide du Qatar, pays avec qui il a d’excellentes relations. Karim Wade en tant que ministre a beaucoup travaillé avec les pays du Golfe, chacun y trouvant son intérêt et profit. Ami personnel de l’émir Tamim, celui-ci n’a pas pu faire autrement que d’accepter cet « hôte prestigieux ». Afin d’y mettre les formes, le procureur général du Qatar a eu une envie subite de signer des accords avec le ministre de la Justice sénégalaise et au retour il avait Karim Wade, gracié, dans ses bagages… Le président Macky Sall sait que de nombreuses personnalisées sont hébergées au Qatar et que ce pays peut être un refuge doré. Il sait aussi qu’il n’est pas facile de quitter ce pays sans l’autorisation des autorités locales. Du refuge doré on peut se retrouver en quelques instants au fond d’une prison qatarienne, la justice de ce pays est assez « exceptionnelle ».
On peut imaginer que le président du Sénégal a voulu se simplifier la vie, mais il a juste oublié que son peuple qui a de nombreuses qualités est avant tout habité par un esprit démocratique.
On peut dire aujourd’hui que l’affaire Karim Wade continue d’empoisonner la vie politique du Sénégal. Mais avec le temps, si le Trésor sénégalais récupère les sommes dues, 210 millions d’euros et que le Qatar garde fermement sur son territoire Karim, finalement le président Sénégalais passera pour un sage. En français, il y a une expression un peu triviale pour imager cette situation, c’est « passer la patate chaude aux qatariens.» Or, en observant ce pays depuis plus de 3 ans, nous savons que le Qatar ne fait jamais rien sans en attendre un avantage.
C’est une affaire à suivre…
Question d’un lecteur « combien de temps Karim Wade doit rester au Qatar ? » Notre réponse : « à ce jour les seuls à savoir sont l’émir du Qatar et le président du Sénégal. »