Les violences en marge du match Angleterre Russie auraient-elles pu être évitées si les anglais et les « vautours » qui gravitent autour étaient allés ailleurs qu’à Marseille ? Le plan français de sécurité en dehors des stades est-il efficace lorsque le périmètre à couvrir est important ? La coopération internationale montre-t-elle ses premières failles ? Les medias en font- ils trop?
Relativiser les événements mais en tirer les conclusions
La presse est très attentive aux incidents liés à l’Euro 2016, à grand renforts de sociologues et d’experts, elle essaie de comprendre le phénomène de la violence liée au football. Mais par le rabâchage tout le long de la journée de chaque incident, elle donne une dimension dramatique aux évènements, souvent bien plus important que la réalité. Elle peut même mettre de l’huile sur le feu sans le vouloir, on a l’impression que les bagarres durent toute la journée.
Il faut ajouter à cela le phénomène des réseaux sociaux et notamment de la circulation de vidéos pendant et après les bagarres des supposés supporters ou plutôt des « vautours » qui gravitent autour. Nous aurons l’occasion de revenir sur ce sujet.
Carton jaune pour l’UEFA pour avoir oublié 1998
Envoyer les supporters anglais et les « vautours » qui gravitent autour à Marseille, alors que par le passé des violences graves avaient eu lieu (1998), on sait depuis quelques heures que le risque était réel. Il est facile de refaire l’histoire une fois que l’événement s’est produit, mais toute organisation comme l’UEFA ne peut pas ignorer l’histoire des violences liées au football. Or, en 1998 à Marseille elles avaient laissé des plaies qui apparemment n’avaient pas cicatrisé 18 ans plus tard.
On peut aujourd’hui avoir des doutes sur l’efficacité du plan national de sécurité notamment sur la partie hors stade lorsque le périmètre à couvrir est important. En effet les événements de Marseille depuis trois jours ne s’effectuent pas à proximité du stade mais sur le Vieux Port. Les effectifs policiers étaient-ils à la hauteur de la situation ? On peut aussi douter de la fameuse coopération internationale qui n’a pas été efficace à Marseille.La tradition de l’hooliganisme russe très violente était pourtant connue.
Comment en fin de match les russes on pu franchir des barrières séparant les supporters, les stadiers ont-ils été à la hauteur?
Il est certain que sans l’intervention des forces de l’ordre, hors du stade, la situation ce matin serait plus grave et il faut leur rendre hommage. Toutefois des failles sont apparues qu’il faut combler avant que des morts soient à déplorer.