L’Algérie se positionne comme représentante d’un islam pacifique.

Le congrès qui a eu lieu ce mois de mai 2016, à Mostaganem en Algérie, se terminant par la création d’une Union Mondiale du Soufisme, pourrait bien avoir comme ambition de rééquilibrer les forces en présence au sein de l’islam. Pour les musulmans français cela aura un impact.

 

En 2016 l’Algérie prend la tête du combat contre le radicalisme

Il y a le combat des armes qui peut régler momentanément la dérive vers un islam radical, mais la plus grande bataille est bien celle qui doit être conduit contre la violence et permettre la connaissance d’une conception authentique et contemporaine de l’islam. L’Algérie va bien au-delà des mots, il faut noter l’annonce par le ministre des affaires religieuses aux imams algériens, qui sont des fonctionnaires, que désormais il est interdit de pratiquer la roqia, cette cérémonie religieuse d’exorcisme, destinée aux malades qui ne guérissent pas.

Celui qui va conduire cette lutte est le cardiologue algérien, Omar Mahmoud Chaalal, l’actuel président de l’Union nationale des zaouïas qui vient d’être désigné président de l’Union mondiale du soufisme.

Le congrès qui a eu lieu ce mois de mai 2016, à Mostaganem en Algérie, se terminant par la création d’une Union Mondiale du Soufisme, pourrait bien avoir comme ambition de rééquilibrer les forces en présence au sein de l’islam. Pour les musulmans français cela aura un impact compte tenu de l’influence des imams algériens qui dispensent leur enseignement ou qui forment des imams. Si l’Algérie se positionne comme représentante d’un islam pacifique et porte ce mouvement, cela ne fut pas toujours le cas.

Chacun se souvient d’un article du journal Le Monde de mars 2015 intitulé « Le soufisme peut être un rempart à l’islam radical » et qui se terminait ainsi « Au Maroc, le roi Mohammed VI reconnaît et soutient le soufisme comme pilier de l’histoire du pays. En Algérie pendant longtemps, les autorités ont fait reculer le soufisme et le patrimoine de la pensée de l’émir Abdelkadder était presque ignoré. Aujourd’hui, le soufisme y est revalorisé. Est-ce une instrumentalisation ? En Tunisie aussi, le soufisme a été mis à mal mais on constate désormais un regain d’intérêt de la part des autorités. Défendre un patrimoine culturel soufi est une urgence qui échappe à des velléités d’instrumentalisation politique. Au fond, c’est une guerre culturelle. »