En créant en 2005 le fonds souverain Qatar Investmnt Authority, ce pays se préparait à des jours difficiles dans un futur lointain.
Interrogations sur le futur économique du Qatar
Alors que l’agence de notation Fitch octroie un AA stable au Qatar indiquant la solidité économique de ce pays, certains medias s’interrogent sur le futur de ce pays. Certes, l’annonce d’un déficit budgétaire pour 2016 et sans doute pour 2017, ainsi qu’une augmentation de l’endettement qui passe de 32 à 44 % sont de mauvais indicateurs. Mais l’inquiétude porte sur :
- Les encours de crédit de ses banques frisent désormais l’équivalent de 110% de son PIB (hors pétrole) contre 70% en 2006 !
- Une bulle immobilière qui en explosant pourrait entrainer les banques
- Enfin, 30% de la dette bancaire du pays est financée par des institutions étrangères.
En créant en 2005 le fonds souverain Qatar Investmnt Authority ce pays se préparait à des jours difficiles dans un futur lointain. Simultanément le secteur privé fut encouragé afin de se sortir de la dépendance aux hydrocarbures. Dans aucun des scenarios de sa planification de son économie jusqu’à 2030 le Qatar n’imagine ce qui se passe aujourd’hui. Le Qatar croyait avoir du temps devant lui.
Observateur depuis 36 mois de ce pays, nous constatons une restructuration de l’ensemble de l’économie privé et publique, mais comme d’habitude les autorités qatariennes ne communiquent que peu sur ce sujet. Elles espèrent encore que dimanche 17 avril 2016 un accord soit trouvé entre différents producteurs d’hydrocarbures, réunis à Doha, ce qui permettrait au baril de pétrole de remonter raisonnablement au-dessus de 50 dollars et peut être plus.
Le miracle aura -t-il lieu ? Plus on se rapproche de l’échéance moins cela parait crédible. Or si le Qatar creuse pendant plusieurs années son déficit budgétaire, la crise de confiance pourrait bien avoir lieu et les 270 milliards du fonds souverain Qatar Investmnt Authority ne suffiraient pas à calmer le jeu. S’il n’y a pas lieu d’en rajouter comme font certains medias, le Qatar ne doit toutefois pas sous-estimer, à court terme, un affolement de certains capitaux volatiles. Les qatariens et les expatriés qui représentent plus de 90 % de la population doivent prendre conscience que d’importants efforts sont à faire pour que l’élastique financier qui se tend ne rompe pas.
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