Le très riche ancien premier ministre du Qatar Hamad bin Jassim bin Jaber al-Thani, surnommé HBJ se retrouve au milieu d’un scandale initié par un anglais – qatarien Fawaz al-Attiya. Au Qatar les al-Attiya font partie des plus prestigieuses tribus de ce pays et gouvernent avec les al Thani. Que cherche réellement Fawaz al-Attiya quand il accuse HBJ ? Agit-il en son nom uniquement ?
Les autorités qatariennes n’avaient pas besoin de « ça ».
Hamad bin Jassim bin Jaber al-Thani dit HBJ dérange-t-il? Et pourquoi cette affaire vient au grand jour maintenant ? Pour qui roule Fawaz al-Attiya ? Autant de questions que nous allons essayer de tirer au clair.
Hamad bin Jassim bin Jaber al-Thani dit HBJ qui fut jusqu’en juin 2013, le premier ministre du Qatar, a été un des animateurs des « Printemps arabes ». HBJ, n’a certes plus de responsabilités politiques mais il ne manque pas d’ambitions. Chacun se souvient qu’il y a seulement quelques mois il prenait possession Heritage Oil valorisée 1,55 milliards grâce à Bidco une filiale du fonds d’investissement qatari Al Mirqab Capital, détenue par HBJ, il y a quelques semaines il rentrait au capital de l’espagnol El Corte Ingles pour 10 %. Mais pour qui roule- t-il?
Bon nombre de médias font la confusion entre Qatar et intérêts personnels de celui qui en fut un des dirigeants, Hamad bin Jassim bin Jaber Al-Thani. Or, il faut se souvenir qu’à l’arrivée de l’émir Tamim, celui-ci le débarqua. Les deux hommes ne se supportaient pas. Depuis, HBJ n’a de cesse d’agrandir son empire économique montrant au reste de la famille Al Thani, ainsi qu’au jeune émir Tamim, que lui, HBJ est toujours une des principales fortunes qatariennes. A la question, mais pour qui roule HBJ ? La réponse, pour ceux qui ont suivi son parcours politique est simple, uniquement pour lui. Cet homme-là a toujours dans sa tête la volonté de peser sur l’histoire de son pays et reste à l’affut au cas où il faudrait prendre à nouveau le destin du Qatar entre ses mains. Hamad bin Jassim bin Jaber al-Thani dit HBJ dérange-t-il?
On peut l’imaginer car il se retrouve au milieu d’un scandale initié par un anglais – qatarien Fawaz al-Attiya qui a été un des porte-paroles du Qatar de 1996 à 1998. Une histoire de terrain que Fawaz al-Attiya n’aurait pas voulu vendre à HBJ et celui-ci se servant des moyens de l’état aurait « pris de force ce terrain » allant jusqu’à emprisonner Fawaz. Il aurait donc pendant 15 mois bénéficié des prisons qatariennes où apparemment il aurait subi des actes assimilables à des tortures, en tout cas c’est ce que rapportent plusieurs medias.
On raconte que c’est l’actuel émir Tamim qui l’aurait fait sortir de prison en juin 2011. Fawaz al-Attiya à qui on reprochait aussi une livre sur la remise en cause de la dynastie al Thani et d’autres faits comme un chèque sans provision etc… Tout avait été organisé pour qu’il reste en prison « un certain temps » et pourtant Tamim al Thani qui en 2011 n’était que Prince héritier lui redonne sa liberté, sans doute avec l’aval de son père l’émir Hamad qui était le seul à pouvoir tenir tête à HBJ, à l’époque totalement incontrôlable.
Si l’affaire de Fawaz al-Attiya se résume à cette histoire de terrain (20 000 mètres carrés) qui vaut aujourd’hui plusieurs dizaines de millions, il est étonnant qu’une solution à l’amiable n’a pas été trouvée. HBJ a largement les moyens de dédommager Fawaz al-Attiya. Or, ce dernier vient d’introduire la notion de « tortures » devant un tribunal anglais, jouant sur la nationalité anglaise, on s’éloigne ici d’une histoire financière en cherchant à abattre HBJ. Celui-ci vient de faire valoir sa protection diplomatique mais est-elle en vigueur, le tribunal va statuer ? Pour HBJ si elle est reconnue et cela devrait être le cas il pourra alors disposer de l’immunité juridique en vertu de la Convention de Vienne de 1961.
La question qui reste en suspens, mais pour qui roule Fawaz al-Attiya ? Et pourquoi cette « affaire » surgit maintenant?
A suivre…