Les pays du Golfe et leurs alliés comme l’Egypte récompensent la France, de coller autant que possible à leur vision du Moyen Orient et lui achètent de plus en plus d’armes et quelques contrats annexes. Toutefois, ce qui se passe en Syrie pourrait bien se retourner directement contre la France.
Après l’Iran, la Syrie, la France a du mal à avoir sa propre vision
Le ministre français des affaires étrangères risque-t-il d’être éjecté lorsque la France amorcera le virage concernant la Syrie ?
La France a fait reculer autant qu’elle a pu le moment où l’Iran reviendrait dans le concert de la mondialisation, vrai ou faux c’est ce que les citoyens français ont retenu, mais l’Iran est si loin. Pour la Syrie, l’engagement des Russes aux cotés de Bachar el Assad va précipiter la solution qui sous couvert de battre Daesh, fera revenir partiellement Bachar el Assad dans le concert cacophonique mondial.
Les américains nous ont évité un combat suicidaire contre le dictateur syrien, combat que nous aurions mené en lieu et place d’intérêts qui ne sont pas les nôtres. Les Russes vont nous obliger à lâcher du lest contre Bachar el Assad, pour cela ils viennent de trouver une alliée de poids avec la chancelière allemande, qui est prête à tout pour faire oublier le scandale de Volkswagen. Combien de temps la France pourra faire cavalier seul, en refusant de préparer avec le dictateur syrien l’avenir de la Syrie ? D’ailleurs, celui-ci a déclaré récemment qu’il était prêt à rencontrer les dirigeants des pays du Golfe en particulier l’Arabie saoudite et le Qatar, comme par hasard! Bachar el Assad de « boucher sanguinaire » et devenu « le dictateur infréquentable » et sans doute bientôt le personnage « incontournable » pour vaincre Daesh, même si tous conviennent aujourd’hui, qu’à terme il devra laisser la place, mais sans préciser ce terme.
Autant les français ont regardé l’accord iranien « dit sur le nucléaire » avec une certaine distance, autant la fin du conflit syrien les touche beaucoup plus. Il faut dire que depuis que la Turquie et autres pays limitrophes du conflit ont décidé de se délester du fardeau des réfugiés syrien, en favorisant leur départ pour l’Europe, d’un seul coup les européens et les français se sentent concernés. Chacun disant sans doute à juste raison, que les syriens seraient surement mieux chez eux, surtout une fois retenus dans nos pays ceux qui hautement formés peuvent servir nos économies.
Il est probable que François Hollande aura bientôt à convaincre « ses alliés » du Golfe qu’il faille « reparler » pour un temps au dictateur syrien. En tout cas, si les français prenaient conscience que la politique étrangère de la France au Moyen Orient se décide à Riyad ou à Doha, le président français pourrait bien redécouvrir l’algèbre avec un taux de popularité à moins 10 %. La France pour ne pas se ridiculiser en restant seule, va amorcer un virage important concernant sa vision du futur de la Syrie, Laurent Fabius ferait bien de coller à la nouvelle position s’il ne veut pas être éjecté lors d’un prochain remaniement.