En invitant Nicolas Beau et Nabil Ennasri on s’attendait à un débat musclé sur le Qatar et son influence en France.
La France : terrain de jeu économique et politique du Qatar ?
François Clauss a voulu sans doute donner du mordant à son émission en invitant deux spécialistes du Qatar qui ont en principe une vision différente de ce pays, Nabil Ennasri, directeur de l’Observatoire du Qatar, et Nicolas Beau, journaliste co auteur de « Le vilan petit Qatar, cet ami qui nous veut du mal » aux éditions Fayard.
Sur la forme, ce fut intéressant, car l’animation par François Clauss du temps de parole a permis d’éviter des longs discours. L’intervention, de trois auditeurs avec des remarques et des questions, était aussi pertinente.
Que faut-il en retenir, un Nicolas Beau avançant les arguments traditionnels notamment la poursuite par Hollande d’une politique de rapprochement avec le Qatar, ce qui a permis de vendre les Rafales, le Mali avec l’aide, sous le parapluie humanitaire, aux djihadistes, les financements de plusieurs mosquées ou lieux culturels en France, le prosélytisme rampant wahhabite et enfin, le petit scoop sur l’aide financier du Qatar à la société « Le Tanneur » en difficulté, quoi de plus naturel, le Qatar est son actionnaire. Au-delà du débat somme toute ordinaire et poli, la conclusion de Nicolas Beau est intéressante, le nouvel émir, Tamim al Thani a réduit la voilure et finalement le Qatar a une politique étrangère beaucoup plus raisonnable que dans le passé.
Concernant Nabil Ennasri, il a joué son rôle de contradicteur ramenant autant que possible le débat plus sur des faits que sur des fantasmes ou les rumeurs. Il soulignait que les 15 milliards d’investissements en France ne sont qu’une petite goutte d’eau dans l’investissement global français et qu’il comprenait mal cette crispation contre un Qatar, sans doute lui reproche-t-on sa religion et sa puissance financière. Si la critique doit être permanente envers tous les pays qui investissent en France, il condamnait « l’obsession » de certains qui voient le Qatar par tout. Selon Nabil Ennasri le Qatar n’a ni la volonté ni les moyens d’acheter un très grand pays comme la France.
Pour en savoir plus et vous faire votre opinion, voici le lien de l’émission d’Europe 1
Ce qu’il manquait dans ce débat c’est un qatarien, par exemple l’ambassadeur du Qatar en France ou simplement le responsable des médias de l’ambassade pas assez connu par le public.