En se dotant d’un puissant outil de communication local et international le Qatar veut modifier son image de marque. Un important travail sur la forme est entrepris. Attention toutefois à ne pas confondre communication et propagande.
Le Qatar est-il incompris ?
Le Qatar vient de se doter d’une équipe de communication issue de ses campus universitaires, 23 jeunes diplômés qatariens, encadrés par des professionnels internationaux de grande expérience. S’ajoutant aux nombreuses autres entités dans le monde qui « aident » à faire passer le message qatarien. Cette nouvelle entité est directement en lien avec le premier ministre. Elle se situe dans une vaste campagne de lobbying qui a pour objet d’essayer d’améliorer l’image de marque du Qatar.
Les qatariens se sont enfin aperçus que leur message était imprécis et géré par trop d’intervenants, sans aucune harmonie. Ils ont décidé de rendre cohérente la communication globale pour que le message soit plus compréhensible. Vaste tâche qui va obliger les intervenants officiels du Qatar à une plus grande coordination et rigueur. Lorsqu’au mois de février l’émir Tamim s’est rendu aux USA pour rencontrer Obama, quelques heures avant, il a publié un message écrit, contribuant ainsi à expliquer la « vision qatarienne » de la source du terrorisme international, au-delà du fond, sur la forme, cette communication écrite a été préparée avec beaucoup de soins et fut un signal de la nouvelle démarche de communication du Qatar.
Communication ou propagande ?
Depuis, cette équipe de communicants scrute les médias internationaux et récemment s’en est pris au Washington Post sur l’affaire des 4 000 morts possibles, évoqué en premier lieu par la Confédération Syndicale Internationale . En France le procès contre l’Association Sherpa par Vinci concoure au même objectif, ne pas laisser écorner l’image du Qatar par des « propos » qui pourraient apparaître inexacts, selon les qatariens et consorts. La plainte pour diffamation à l’encontre de l’élu du FN, Florian Philippot va dans le même sens, même s’il ne fait que rapporter des propos « entendus ou lus ».
Alors le Qatar est-il un grand incompris ? Lorsque j’enseignais la communication a des syndicalistes, je rappelais la différence fondamentale entre communication et propagande. La première, la communication se nourrit de la sincérité du message permettant parfois quelques erreurs. La seconde, la propagande fixe un objectif à atteindre et se donne les moyens, tous les moyens pour y arriver. Alors, selon vous chers lecteurs, dans le cas du Qatar doit- on parler de communication ou de propagande ?
Première publication le 9-7-2015